Le départ sem­blait ne pas payer de mine, d’au­tant que le car­ré cen­tral du Square de la Bourse n’é­tait pas bon­dé. Mais en atten­dant le départ, la foule n’au­ra jamais ces­sé de gros­sir, pour atteindre un pic vers la Porte Jeune, avec sans doute plus de 6000 per­sonnes rassemblées. 

Un record inat­ten­du, puisque en plein milieu de l’é­té, la mani­fes­ta­tion attei­gnait le niveau des plus grandes mani­fes­ta­tions qu’ait connu Mul­house ces der­nières années. 

On pense notam­ment aux mani­fes­ta­tions contre le contrat pre­mière embauche en 2006, ins­ti­tué par Domi­nique de Vil­le­pin, et aus­si­tôt abro­gé par Jacques Chi­rac, mais aus­si, plus loin, aux mani­fes­ta­tions de décembre 1995 contre le plan Jup­pé et la réforme des retraites. Elles avaient ras­sem­blé plu­sieurs mil­liers de par­ti­ci­pants en leurs apogées. 

Le bloc était si élas­tique qu’il a fini par se bri­ser pour par­tie, le temps de réunir devant la mai­rie, ain­si qu’il était pré­vu par les organisateurs. 

La sta­tion ser­vait à mar­quer le coup, alors que la maire de Mul­house choi­sis­sait de cosi­gner une char­mante tri­bune dans le Jour­nal du dimanche (ou qu’elle s’est obli­gée à para­pher, puisque Jean Rott­ner avait don­né le signal via Twit­ter), dans laquelle 382 élus se féli­citent de l’ex­ten­sion du pass sani­taire, et ce fai­sant prennent par­ti pour Macron. 

Un pass sani­taire récu­sé cette fois encore dans la cité du Boll­werk par une foule éclec­tique : des per­sonnes de toutes géné­ra­tions et de tous hori­zons s’y côtoyaient, en famille ou seuls, avec ou sans masque. On notait tou­te­fois une recru­des­cence de soi­gnants lors de ce troi­sième épi­sode. Dif­fi­cile d’en esti­mer pré­ci­sé­ment le nombre, mais il pou­vait s’a­gir de deux à trois cent per­sonnes au moins. Visi­ble­ment moti­vées et recon­nais­sables à leurs blouses blanches, ou à leurs car­tons pro­tes­ta­taires bien identifiables.

Les autres mani­fes­tants se par­ta­geaient entre des défen­seurs des liber­tés sans éti­quettes par­ti­cu­lières, ceux qui dénoncent les men­songes répé­tés du gou­ver­ne­ment, ceux qui s’interrogent sur le rôle des jour­na­listes, quelques gilets jaunes, de nom­breux oppo­sants à l’en­semble des choix poli­tiques de Macron, des familles de tra­di­tion chré­tienne, des admi­ra­teurs de De Gaulle, des défen­seurs du ser­vice public…

Mais tou­jours nul res­pon­sable poli­tique, syn­di­cal ou asso­cia­tif. Ni même d’é­lu. Contrai­re­ment à Col­mar, où près de 4000 per­sonnes ont défi­lé, accom­pa­gnées de quelques rares figures poli­tiques, telles le maire de Munster… 

Quoi qu’il en soit, les orga­ni­sa­teurs mul­hou­siens comptent réité­rer dès la semaine prochaine. 

Ci-des­sous la gale­rie pho­to­gra­phique de notre col­la­bo­ra­teur Mar­tin Wil­helm :

Erra­tum : Quelques mili­tants du PCF68, dont Jean-Claude Pel­ka, que l’on voit ci-des­sous bran­dir son affiche, étaient présents 

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