Sabine et Charles ont mené, leur vie durant, des combats pour la justice.
Ardents défenseurs de la cause palestinienne ils avaient laissé flotter pendant des années, tout en haut d’un mât érigé dans le jardin de leur maison à Lauw, un drapeau palestinien qui intriguait automobilistes et passants et témoignait de leur engagement.
Après une première présentation à l’occasion du rassemblement régional d ‘une association engagée dans des actions de solidarité et de coopération économique en Palestine, le Collectif a présenté l’exposition de la Plateforme alsacienne pour la Palestine – une dizaine d’associations d’obédiences diverses – dans une salle municipale à Lauw où Sabine et Charles résidaient.
Elle sera également prochainement visible dans les locaux de l’Office de tourisme à Masevaux… en espérant bientôt d’autres lieux dans la vallée de Thann, à Cernay, dans des établissements scolaires du département…et elle est déjà programmée dans une autre Région.
Colonisation israélienne systématique et répression sans merci en Cisjordanie occupée n’épargnent pas les enfants palestiniens : ils connaissent la prison, les graves brutalités des colons et des militaires, les mesures d’intimidation et les raids nocturnes dans leurs habitations, la démolition des maisons familiales, des difficultés parfois d’accès à l’école dans les dédales des check points et avec la peur de la violence de colons.
Se rendre à l’école sous la protection d’un véhicule blindé israélien n’est pas toujours facile, surtout quand le véhicule n’est pas au rendez ‑vous !
Peu de ces enfants palestiniens n’ont pas eu au moins un parent détenu dans une prison israélienne.
Beaucoup vivent dans des camps de réfugiés sous perfusion humanitaire, financée en particulier par les services onusiens de l’UNRWA.
Dans Gaza assiégée depuis plus de 12 ans les enfants palestiniens connaissent en outre les bombardements et paient un lourd tribut à la longue liste des morts et des blessés.
Beaucoup ont perdu habitation et famille proche. 65 sont encore morts lors des derniers bombardements israéliens sur Gaza en mai 2021, et 72 depuis janvier si on inclut les Territoires occupés.
Les troubles psychologique , en particulier chez les moins de quinze an, ont atteint des seuils alarmants.
Malnutrition, accès à l’eau rationné, électricité intermittente, pollutions, obèrent gravement leur développement sur cette bande de terre que les études internationales les plus officielles estiment devenir totalement inhabitable à très court terme.
Présentée en 6 panneaux (Éducation, Histoire et Contexte, Répression) l’exposition de la Plateforme alsacienne s’est enrichie de dessins envoyés au Collectif par des enfants gazaouis qui expriment leurs peurs et leurs rêves.
Des textes rédigés par des classes d’enfants gazaouis ont été reçus également et nous souhaitons les faire connaître à des écoliers de la vallée pour favoriser les échanges (internet étant la seule possibilité dans les conditions du blocus imposé à Gaza).
L’exposition devrait donc permettre d’élargir l’information sur ce sujet trop souvent ignoré des médias, d’enrichir les liens existants avec la Palestine, de concrétiser des échanges avec ces enfants dont la brochure « Enfances brisées » de la Plateforme nationale des ONG françaises pour la Palestine – 41 organisations membres – affirme justement qu’ils sont « la cible privilégiée de la répression israélienne ».
Il est vrai qu’ils sont le futur de la Palestine.
Habitants de la vallée de la Doller, appartenant ou non à des associations de soutien à la Palestine mais tous conscients de l’immense injustice faite à ce peuple depuis des décennies, à la gravité du « sociocide » (selon Stephane Hessel) poursuivi méthodiquement par l’État d’Israël, nous poursuivons l’engagement citoyen de Sabine et Charles, pour faire savoir.
Pour tout contact avec le Collectif Doller Palestine, c’est par ici.