Précédé vendredi d’une marche aux flambeaux qui aura réuni une centaine de personnes, Mulhouse aura connu ce samedi sa manifestation la moins suivie depuis 16 semaines de rendez-vous réguliers. On y comptait en effet entre 700 et 1000 personnes.
A Colmar, un peu plus de 400 personnes se trouvaient réunies, et un millier environ sur Strasbourg. La fréquentation était là aussi nettement à la baisse.
Serait-ce à cause du mauvais temps, ou parce que l’épuisement menace ? On ne saurait l’affirmer avec certitude. Toujours est-il que dans les rangs des organisateurs, une certaine lassitude commence nécessairement à gagner devant la perspective de devoir traverser des semaines hivernales dans l’indifférence complète de l’exécutif, et la poursuite de l’obligation du passe sanitaire bien au-delà du 15 novembre.
Un sentiment que l’on retrouve au niveau national, où les mobilisations marquent assurément le pas depuis quelques semaines.
Cette inertie politique qui perdure depuis maintenant 4 mois contraste avec la situation socialement explosive connue par nos voisins transalpins, où près de 1,5 millions de travailleurs non encore vaccinés (l’obligation y est généralisée dans le secteur public et privé), sont sommés de se tester toutes les 48 heures, à leurs frais, bien que beaucoup réussissent à passer entre les mailles du filet, par incapacité de l’État à suivre en matière de contrôle.
Moralité : après une légère reprise, le taux de vaccination supplémentaire a chuté, et l’autoritarisme patent du gouvernement de coalition Draghi exacerbe on ne peut plus les tensions sociales. Outre les dockers, de très nombreuses salariés italiens se sont mis en grève, et les manifestations anti-passe et anti obligation vaccinale gagnent en effectifs ces derniers jours…
La galerie photographique de Martin Wilhelm :
Bonjour
Je trouve un biais dans vos reportages , en particulier photographiques, concernant ces manifestations anti pass et anti vaccin. A les voir, j’ai l’impression que ces manifs sont dominées par des mouvements de gauche (cgt, attac …). Je ne crois pas que ce soit le cas … Je suis déçu , vous croyant plus objectif.
Cdlt
Des millions de personnes, de tous horizons sociaux et politiques, se sont retrouvés des semaines durant, pour dénoncer le climat de manipulation permanente des émotions − à commencer par la peur, la plus efficiente − et le piétinement répété des libertés et droits fondamentaux. Ces personnes sont de toute évidence orphelines politiquement, car elles ne se reconnaissent ni dans la gauche ni dans la droite, à l’instar d’ailleurs, des gilets jaunes en leur temps. La plupart d’entre elles n’ont pour autant rien à voir avec l’idéologie d’extrême-droite, bien que de nombreux militants de gauche (mais pas que) voudraient les y assigner. Quant au travail de Martin Wilhelm, notre photographe, il a notamment consisté à montrer ce qui se donne à voir tout au long des semaines de manifestations, s’évertuant à faire un remarquable travail de radiographie sociale au travers de ses clichés.
Vous ne le savez peut-être pas, mais nous ne nous soucions pas d’« objectivité journalistique ». Nous l’expliquons d’ailleurs ici : https://www.alterpresse68.info/qui-sommes-nous En revanche, nous sommes un média de gauche, en dépit du trouble idéologique de l’époque, cela sans étiquette partisane. Ce faisant, nous rendons compte prioritairement de ce que font (ou ne font pas) les mouvements de gauche. Martin a donc volontiers fixé quelques (rares) représentants de la famille progressiste dans ces manifestations, parmi de très nombreux citoyens sans étiquette, et quelques égarés de la droite orléaniste, nous valant d’ailleurs… une volée de bois vert de la part de nos lecteurs progressistes !