Pho­to­gra­phies de Mar­tin Wilhelm 

De nom­breux entre­pôts de l’en­seigne Leroy Mer­lin (groupe Adeo, pro­prié­té de la famille Mul­liez) sont occu­pés et blo­qués depuis le milieu de semaine. A com­men­cer par celui de Valence, lequel a ouvert la voie à d’autres actions. 

Au cœur des actions de pro­tes­ta­tion, la négo­cia­tion sur les salaires, consi­dé­rés comme un échec par l’en­semble des syndicats. 

A Mor­sch­willer-le-Bas, comme par­tout ailleurs dans les sites du groupe, une par­tie des sala­riés ont mis en place des actions de dif­fu­sion et de trac­tage afin d’in­for­mer les clients des maga­sins sur leur sort. 

La négo­cia­tion annuelle obli­ga­toire (NAO) est une pro­cé­dure ins­crite dans le Code du tra­vail. Elle contraint les par­ties pre­nantes d’une entre­prise, sou­vent celles de plus de 50 sala­riés, et dotée d’au moins un délé­gué syn­di­cal, à négo­cier, notam­ment sur le niveau des salaires, ou encore l’or­ga­ni­sa­tion du temps de tra­vail. Elle peut éga­le­ment se dérou­ler dans des struc­tures plus petites. 

Chez Leroy Mer­lin, elle vient d’a­voir lieu, mais pour la forme. Et le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas été concluante pour la large majo­ri­té des sala­riés. Les repré­sen­tants des sala­riés évo­quant même un « véri­table cra­chat de la part de la direc­tion natio­nale ».

On évoque en effet une année excep­tion­nelle pour l’en­seigne et un chiffre d’af­faires de 9 mil­liards d’eu­ros. Dans ces condi­tions, l’aug­men­ta­tion moyenne des salaires ne sera que de 2%, avec un mini­mum de 40 euros brut ! C’est deux fois moins que pour les direc­teurs de magasins. 

Compte tenu l’augmentation de 2% du SMIC, et une infla­tion à 2,6%, sur une pente haus­sière, autant dire que cela revient à ne rien obtenir. 

Les syn­di­cats dénoncent par ailleurs le niveau des primes attri­buées à cer­tains cadres de l’en­tre­prise, dont des direc­teurs de magasin. 

Ain­si, 10 mil­lions d’eu­ros auraient été dis­tri­bués à quelques 700 béné­fi­ciaires, soit une moyenne de 15000 euros de moyenne par personne. 

S’a­gis­sant du mon­tant des stocks options, les syn­di­cats les éva­luent à 18 mil­lions d’eu­ros, au pro­fit de 140 per­sonnes, soit une moyenne de 130 000 euros par personne. 

On évoque éga­le­ment des actions gra­tuites pour la somme de 2 500 000 mil­lions d’eu­ros, répar­ties entre 8 per­sonnes, soit 300 000 euros par tête. 

Quant aux 10 plus gros salaires de l’an­née 2020, ils repré­sentent une moyenne de 269 294 euros pour chaque bénéficiaire…

Face à ce que les syn­di­cats CGT, FO, CFTC et CFDT consi­dèrent comme un « mépris et un énième affront de la part de la direc­tion natio­nale », ils se sont réso­lus à reje­ter les volets, tant sala­rial que social, de la négociation. 

Ce fai­sant, ils appellent à une ampli­fi­ca­tion du mou­ve­ment de grève en cours, se disant « déter­mi­nés comme jamais ».

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