Une vingtaine de témoins assistaient vendredi 19 novembre au matin à une plaidoirie de l’avocat André Chamy devant le Tribunal judiciaire de Mulhouse.
Devant le juge des référés (comme il l’a fait à Colmar et Épinal) l’avocat défendait 207 dossiers de salariés non vaccinés, contestant l’obligation vaccinale les privant du droit de pouvoir exercer librement leur profession, dans le cadre d’un recours collectif.
Son cabinet porte l’ensemble des recours (déposés par plus de 400 personnes) dans tout l’Est de la France.
Au dehors, une centaine de personnes s’est réunie devant le bâtiment du tribunal judiciaire de Mulhouse, attendant la sortie de l’avocat.
Nous relations le 12 novembre l’échec du recours constitué à ce sujet devant le Tribunal judiciaire de Colmar. Mercredi 17 novembre, le Tribunal d’Épinal en faisait de même. Les deux juridictions se sont déclarées incompétentes.
Cela a donc permis à Pierre Alban, avocat mulhousien représentant l’État, de jouer sur du velours lors de sa plaidoirie : « Le juge judiciaire, en matière de contestation de la loi ou d’un règlement, n’est pas compétent, sauf exception. »
Si le dossier relève assez naturellement de la justice administrative, André Chamy défend mordicus le rôle de garant de la liberté individuelle du juge judiciaire.
Soutenant la suprématie des traités internationaux sur la Constitution, une hiérarchie des normes d’origine jurisprudentielle toujours contestée par une partie de la doctrine, il développe les motifs qui expliquent que « le consentement est inaliénable ».
Il achève ainsi sa plaidoirie : « Sans consentement, je ne suis qu’un simple esclave. Vous avez deux choix : suivre les décisions d’Épinal et Colmar ou regarder et analyser encore une fois le mot qui devient la bible de mon mémoire : consentement ».
Le délibéré est fixé au 10 décembre.
Des témoins, sans audience, devant le GHRMSA
Comme pour illustrer pratiquement les échanges juridictionnels, une cinquantaine de manifestants, essentiellement des professionnels de santé, se réunissait à 15 heures devant l’hôpital du Hasenrain à Mulhouse, siège du GHRMSA.
Rebaptisé « Groupement Hostile Relayant Massivement des Sanctions Abusives », les manifestants dénoncent le fait que la loi du 5 aout 2021, relative à la gestion de la crise sanitaire et comprenant l’extension du passe sanitaire, alimente les « velléités perverses des DRH » [du secteur médical].
Dont, notamment, l’interruption d’indemnités journalières de sécurité sociale quand les agents sont en arrêt maladie, des refus de paiement d’heures travaillées, des attestations pôle-emploi non fournies après la fin d’un contrat, la suspension d’agents en formation non soumis à obligation vaccinale, des menaces de sanctions disciplinaires, le refus d’accès aux locaux pour des délégués syndicaux non vaccinés et refus de décharges syndicales, refus de négocier dans le cadre d’un préavis de grève, de la stigmatisation ou du refus de dialoguer…
Le dernier élément étant vérifié et éprouvé sur place, puisque la directrice du groupement hospitalier a refusé de répondre à la demande d’audience formulée par les représentants des salariés (CGT USD 68, UFLF68, collectif convergences hospitalières, USSSC), en s’esquivant discrètement.