Virus oblige : le PCF du Haut-Rhin a une nou­velle fois trans­for­mé ses tra­di­tion­nels vœux en une confé­rence de presse. Thème prin­ci­pal : la can­di­da­ture de Fabien Rous­sel aux pro­chaines élec­tions pré­si­den­tielles et sa volon­té de résoudre les crises qui agitent notre société.

Romuald Petit pré­sen­ta les enjeux de ces pré­si­den­tielles. Un pre­mier constat : la crise sani­taire a mis en exergue la crise de l’hôpital public. Il faut y répondre en reve­nant sur le plan Bache­lot quand celle-ci était ministre de la San­té sous Sar­ko­zy. Plan aggra­vé par la poli­tique de Mari­sol Tou­raine sous le gou­ver­ne­ment Valls

Crise sociale avec la flam­bée des prix qui accroît les inéga­li­tés : « Oxfam a démon­tré, ajoute le porte-parole du PCF 68, que la for­tune des mil­liar­daires a davan­tage aug­men­té en 19 mois de pan­dé­mie qu’au cours de la der­nière décen­nie. À titre d’exemple, en France, les cinq pre­mières for­tunes ont dou­blé leur richesse. »

Et de rap­pe­ler l’augmentation des prix des légumes, des trans­ports, des car­bu­rants… annon­çant que le PCF par­ti­ci­pe­ra, avec les syn­di­cats, à la mani­fes­ta­tion du 27 jan­vier sur la ques­tion des salaires dans le public et le pri­vé (SMIC, valeur du point, grilles conven­tion­nelles, pen­sions de retraite…).

D’ailleurs, le can­di­dat du PCF a pré­vu, dans son pro­gramme, une aug­men­ta­tion immé­diate du SMIC à 1.800 euros bruts et une reva­lo­ri­sa­tion des grilles salariales…

Les jours heureux

Ce titre est don­né au pro­gramme du Conseil natio­nal de la résis­tance qui, afin de faire connaître ce pro­gramme, édite une bro­chure en mai 1944, avec le titre Les Jours heu­reux. Der­rière ce titre sublime se cache une vision du monde, qui a 80 ans main­te­nant et qui, éton­nam­ment, nous parle encore de notre monde !

C’est la rai­son pour­quoi Fabien Rous­sel choi­si ce titre comme le slo­gan de cam­pagne ! La place, ori­gi­nale, que le can­di­dat du PCF veut prendre dans l’« offre » de gauche ori­gi­nale pour ces élec­tions : si la ques­tion de l’environnement sera cen­trale dans ce suf­frage, le PCF ne croit pas au capi­ta­lisme « vert » et reste per­sua­dé que la rup­ture avec le sys­tème capi­ta­liste est indis­pen­sable pour faire ces­ser la des­truc­tion de la planète.

Il en est ain­si pour l’énergie : si Fabien Rous­sel reven­dique l’utilisation de l’énergie nucléaire, ce n’est pas par atta­che­ment à une pro­duc­tion qui reste dan­ge­reuse à bien des égards, mais par simple prag­ma­tisme, car, si on veut pré­ser­ver et déve­lop­per le pro­grès social à tous, il fau­dra de l’énergie dis­po­nible. L’appel aux seuls renou­ve­lables est illu­soire dans l’immédiat.

Romuald Petit, Joseph Siméo­ni (conseiller muni­ci­pal à Mul­house), abonde d’exemple de mesures dans les pro­po­si­tions du PCF qui répondent aux attentes de la population.

Et il semble que cela fonc­tionne ! Même si les son­dages attri­buent au can­di­dat com­mu­niste qu’un résul­tat modeste (mais que valent les son­dages de nos jours ?), il semble bien que dans les ren­contres avec les élec­teurs, les sou­tiens locaux de Fabien Rous­sel res­sentent un inté­rêt, voire plus, pour les pro­po­si­tions de leur candidat.

Une gauche retrouvée ?

Les argu­ments déve­lop­pés lors de cette cam­pagne font mouche et tranche avec ceux des autres par­tis de gauche pro­po­sant des can­di­dats. Ils sont res­sen­tis comme éloi­gnés des pré­oc­cu­pa­tions popu­laires, comme les tenants des couches sociales « boboï­sées », plu­tôt inté­res­sées par des faits socié­taux que sociaux… Alors, peut-on s’entendre avec ces gens-là ? Une pri­maire peut-être ?

La réponse fuse. Joseph Siméo­ni affirme haut et fort que son par­ti ne par­ti­ci­pe­ra en aucune façon à une « pri­maire » à gauche, car : « La dif­fi­cul­té n’est pas le cas­ting à gauche, mais bien le pro­gramme ». Et pour les pré­si­den­tielles, Fabien Rous­sel défend des valeurs à gauche réso­lu­ment oppo­sées à celles de la droite et de l’extrême droite.

Mais alors pas d’unité à gauche ? Là aus­si, le PCF a la réponse. Ce sera l’affaire des légis­la­tives, car si Fabien Rous­sel est bien pla­cé au pre­mier tour des pré­si­den­tielles, ce sera un mar­queur pour que le pro­gramme d’une gauche réunie soit la base d’une majo­ri­té au Parlement.

On ima­gine de belles joutes dans le proche futur au sein de la « gauche » française.

Pro­chain ren­dez-vous pour le PCF dans le Haut-Rhin : le 2 février 2022, pour une réunion publique sur les trans­ports, à 19 h à l’Auberge de la Jeu­nesse à Mulhouse.

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