Crédit photos : Martin Wilhelm
Une centaine de personnes se mobilisaient ce 20 avril sur la place de la Réunion de Mulhouse. Principalement issus de l’association France Palestine Solidarité (AFPS), du Parti communiste (PCF), de la France insoumise (LFI), ou des Écologistes.
Entre slogans et banderoles réclamant un cessez-le-feu, et un point sur la situations sur place, l’avocat André Chamy s’est égosillé au micro en forçant largement sur quelques effets rhétoriques pas toujours des plus heureux.
Il annonce avoir déposé plainte devant la Cour pénale internationale (CPI), en s’appuyant sur plusieurs faits avérés, notamment le refus ou la limitation délibérée du droit humanitaire, la volonté implicite d’affamer la population de Gaza en ne lui fournissant qu’à peine 10% de ses besoins de nourriture, constituant ainsi, selon sa formule, un « génocide lent ».
« Si vous ne parlez pas, vous devenez complices ! », clame-t-il. Tout en réussissant à soutenir la liberté de chacun en fin de propos…
L’emphase ne connait pas de limites pour l’ex-avocat de Saddam Hussein. Lui qui évoque un [récent] « vote pour aboutir à la reconnaissance de l’état palestinien » avant de la qualifier de « foutaise ».
Ne comprenant manifestement pas qu’il s’agissait d’un vote ayant eu lieu devant le Conseil de sécurité de l’ONU, au cours duquel douze des quinze pays membres ont voté en faveur d’une résolution présentée par l’Algérie, demandant l’adhésion à part entière de l’État de Palestine aux Nations unies.
Ce à quoi les États-Unis (membre permanent du Conseil de sécurité) ont fait usage de leur droit de veto. Un aveu de faiblesse qui révèle surtout le soutien toujours plus franc de la communauté internationale à la reconnaissance d’un État palestinien, alors que ces derniers ne disposent, depuis le 29 novembre 2012, que du statut d’« État non-membre observateur » à l’ONU.
André Chamy dit encore savoir que la colonisation de Gaza est déjà prévue par les autorités israéliennes. Laquelle Palestine aurait existé avant Israël, et, au demeurant, les premiers dirigeants juifs ont eu des « papiers palestiniens », à l’en croire.
Autant déclarer que la nation palestinienne préexistait à l’empire Ottoman (bien que ne formant jamais une entité administrative distincte de celui-ci), que la mandature britannique n’a pas vu naître, dès 1920, de conflit entre nationalistes juifs et arabes, qui s’opposaient déjà aussi bien l’un à l’autre qu’à l’occupant britannique, qu’il n’y a pas eu de guerre civile en Palestine mandataire dès 1947, et que la guerre israélo-arabe de 1948–1949 n’a pas vu émerger le tout premier état-nation existant, sur cette langue de terre disputée comme jamais…
Quant à l’actuel secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, António Guterres, il déclarait que les six mois et demi d’opérations militaires israéliennes à Gaza ont créé un « paysage humanitaire infernal » : « Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées. Deux millions de Palestiniens endurent la mort, la destruction et le refus d’une aide humanitaire vitale ; ils risquent désormais de mourir de faim. Une opération israélienne à Rafah aggraverait cette catastrophe humanitaire »…
La manifestation s’est conclut par la lecture de poèmes et de témoignages.
Bonsoir,
Que le sujet passionne au point de « s’emmêler les pinceaux » comme l’a fait A. Chamy, certes, mais la complexité de la question juridique du « statut » de la Palestine démontre implicitement aussi que les meilleurs juristes internationaux n’arrivent pas à clarifier cette situation.
Par ailleurs, curieux ce passage au conditionnel de la rédaction au 6° paragraphe, extrait : Laquelle Palestine AURAIT existé avant Israël… La Palestine n’existait pas avant Israël avant 1949 ? On serait tenté de se dire donc, que les Palestinien-nes non plus n’existaient pas avant l’état d’Israël – c’est là que justement ce dernier puise en partie ses arguments contre la reconnaissance du peuple palestinien.
Vu que, cette population au temps du mandat britannique n’avait pas la nationalité Anglaise, et n’étaient pas non plus apatrides. L’ONU après son institution a bien considéré la Palestine de 1920 comme Etat, même si sous mandat. Hé oui, les Palestinien-nes avaient (déjà – si j’ose dire) des papiers.
En 2002, est créée la Cour pénale internationale (CPI), après la guerre contre la Bande de Gaza en 2014, une tentative de porter plainte contre les dirigeants d’Israël à la CPI est tentée. Tentée oui, car ce tribunal n’a toujours pas réussi à statuer sur le droit à mener enquête contre ces dirigeants, alors que des procès contre des dictatures africaines ont bien eu lieu, avec condamnations…
il y a bien deux poids deux mesures dans cette affaires sous des arguments fallacieux : Palestine, Etat, pas Etat (…), non reconnaissance de crimes de guerre, etc.
Les accords d’Oslo c’est pur arnaque, créer un Etat palestinien avec ce qu’il reste de la Palestine, 11% de territoire, est impossible à développer correctement, aussi je comprends quand Chamy se contrarie.
Au contraire, il faut bien comprendre l’énorme complexité de la situation sur le plan juridique international vu que les dirigeants occidentaux pour la grande majorité soutienne de facto le génocide, et que la question d’un Etat palestinien (selon mon avis personnelle) est impossible ; ou un seul Etat avec des droits sociaux égaux quel que soit la confession, ou un nouvel Etat avec les frontières 1967 et la suppression des colonies.
Jano
Extraits choisis de l’article « Palestine mandataire » de Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Palestine_mandataire
La Palestine mandataire, ou Palestine sous mandat britannique, est le statut politique proposé par la Société des Nations en 1920, mandat établi à partir de 1923, pour le territoire de la Palestine antérieurement partie de l’Empire ottoman, jusqu’en 1948.
Le mandat a pour objectif la mise en place en Palestine d’un « foyer national pour le peuple juif sur la base du lien historique existant entre le peuple juif avec la Palestine dans le but de reconstruire leur foyer national dans ce pays, étant clairement entendu que rien ne sera fait qui puisse porter atteinte aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existantes en Palestine », tel que défini par la déclaration Balfour du 2 novembre 1917 et repris dans les dispositions du mandat.
La Palestine mandataire fut le terrain d’un conflit de plus en plus violent entre Arabes et Juifs palestiniens dont les revendications nationalistes respectives ne purent être conciliées par les Britanniques. Ainsi, entre 1936 et 1939, une grande révolte arabe éclata.