Cré­dit pho­tos : Mar­tin Wilhelm

Il y a 171 ans, la Nou­velle-Calé­do­nie deve­nait une colo­nie fran­çaise sous le régime impé­rial de Napo­léon III.

Afin de le rap­pe­ler publi­que­ment, et sou­te­nir Chris­tian Tein, lea­der indé­pen­dan­tiste de Kana­kie, porte-parole de la Cel­lule de coor­di­na­tion des actions de ter­rain (CCAT), dési­gné pré­sident du FLNKS en août 2024, actuel­le­ment incar­cé­ré au centre péni­ten­tiaire de Mul­house-Lut­ter­bach, ils se sont ras­sem­blés ce mar­di 24 sep­tembre aux abords de l’é­ta­blis­se­ment pénitentiaire.

Ce même jour fut encore mar­qué par des ten­sions crois­santes sur « le caillou », après quatre mois de vio­lences, évo­quant les troubles civils de 1984 à 1988. 

Le pro­jet de réforme élec­to­rale à l’o­ri­gine des émeutes a été sus­pen­du, mais les ten­sions demeurent. Les affron­te­ments ont cau­sé jus­qu’i­ci 13 décès et affec­té l’é­co­no­mie, entraî­nant la fer­me­ture d’une des trois usines du pré­cieux nickel de l’ar­chi­pel, convoi­té notam­ment par de nom­breux fabri­cants de bat­te­ries et accu­mu­la­teurs, à tra­vers le monde. 

La colère des indé­pen­dan­tistes face à la révi­sion du corps élec­to­ral a mis en lumière les inéga­li­tés criantes sur le ter­ri­toire calé­do­nien entre les popu­la­tions autoch­tones, et les euro­péens, prin­ci­paux pro­prié­taires des terres et moyens de pro­duc­tions. La situa­tion s’est enve­ni­mée depuis le troi­sième réfé­ren­dum d’au­to­dé­ter­mi­na­tion de 2021, boy­cot­té par les indépendantistes.

Par ailleurs, la récente mort de deux insur­gés kanaks et l’ar­res­ta­tion de plu­sieurs lea­ders indé­pen­dan­tistes en métro­pole (dont Chris­tian Tein à Lut­ter­bach) n’ont ces­sé d’exa­cer­ber les tensions.

Une « décla­ra­tion uni­la­té­rale de sou­ve­rai­ne­té » était pré­vue hier, lors d’une assem­blée kanak diri­gée par des chefs coutumiers.

Le nou­veau ministre des Outre-mer, Fran­çois-Noël Buf­fet, doit faire face à la crise calé­do­nienne tout en gérant les récentes émeutes en Mar­ti­nique, prin­ci­pa­le­ment liées au ren­ché­ris­se­ment du coût de la vie. 

La France redoute par ailleurs de nou­velles ten­ta­tives de désta­bi­li­sa­tion orches­trées par l’A­zer­baïd­jan. Ce pays avait en effet invi­té des indé­pen­dan­tistes calé­do­niens en juillet der­nier afin de for­mer un « Front inter­na­tio­nal de libé­ra­tion des der­nières colo­nies fran­çaises ».

Les ingé­rences du dic­ta­teur Ilham Aliyev étant essen­tiel­le­ment liées au sou­tien fran­çais à l’Ar­mé­nie dans le conflit du Haut-Karabakh…