Un de nos lecteurs nous fait parvenir cette réaction que lui a inspiré les contradictions que manient l’adjointe déléguée à la langue et à la culture régionale de la ville de Mulhouse. Ce poste serait-il un simple gadget pour duper ces nombreux Alsaciens attachés à la préservation de leurs droits et cultures.
L’année dernière, en 2015, on commémorait le 500ème anniversaire de l’entrée de Mulhouse dans la Confédération helvétique de 1515 et j’avais déjà attiré votre attention sur l’esprit monolingue franco-français de cette commémoration où Anne-Catherine Goetz, qui est pourtant adjointe déléguée à la Langue et à la Culture Régionale à Mulhouse (sic !), y justifiait l’injustifiable absence de notre langue régionale en ayant le toupet d’affirmer: « La subtilité de notre langue [nationale, sic !] et de ses jeux de mot n’ont malheureusement pas permis de le traduire en allemand ».
Nos amis bâlois devaient donc se contenter de la «subtilité» française du monolinguisme, ce qui expliqua sans aucun doute l’absence d’engouement des Suisses pour cette commémoration, alors que leur fort pouvoir d’achat aurait certainement fait du bien aux finances exsangues de d’une des villes les plus pauvres de France et à celles de ses commerçants (ce qui aurait d’ailleurs largement permis de couvrir les éventuels coûts d’une version bilingue ;-).
Eh bien en cette nouvelle année 2016 intitulée « Année Dreyfus », Anne-Catherine Goetz commence fort et va encore plus loin dans la négation de notre Alsace et de la « culture régionale »: dans son dernier poste Facebook, elle parle certes de « droit de l’homme », de « justice », de « liberté » … un so widdersch mais oublie bien évidemment toute référence à notre « Alsace » (et donc aux « droits » linguistiques et culturels qu’elle est censée défendre).
Il serait pourtant essentiel de rappeler que les autorités françaises de l’époque ont accusé Dreyfus de haute-trahison « parce qu’Alsacien et juif ». Il y avait donc, déjà là, une négation de ce que nous sommes et de nos droits. Or nos élus mulhousiens s’attachent ici non seulement à gommer cet aspect de l’histoire, mais aussi et surtout à le réitérer (j’y reviendrai, lire ci-dessous).
Je n’ai rien contre Anne-Catherine Goetz et j’avais apprécié son intervention soignée en dialecte lors de la messe bilingue, l’an dernier, à l’Eglise Saint-Etienne. Je n’ai rien non plus contre l’unité nationale et je ne pense pas être un mauvais citoyen.
Mais je suis AUSSI viscéralement attaché au bilinguisme et la vocation européenne de notre Alsace. Pourtant le fait qu’il y a tellement de drapeau tricolore sur le dernier poste facebook d’Anne-Catherine Goetz me rend mal-à‑l’aise d’autant que toute référence à l’Alsace y est absente.
Pourquoi une femme de la jeune génération qui devrait pourtant être décomplexée et défendre notre Alsace se sent obligée d’être plus royaliste que le roi (ou plus jacobine que les Parisiens, en réitérant ce complexe qui exprime le même hourrah-patriotisme qui était autrefois l’expression du « malaise alsacien » de nos aînés après-guerre). Jugez par vous-même en allant sur son profil Facebook: franchement le Front National n’aurait pas fait pire. Une telle accumulation de tricolore serait impensable de nos jours en Corse ou en Bretagne.
Mais ce qui est grave c’est surtout ce frénétisme, cet empressement à jeter aux oubliettes la vocation européenne et transfrontalière de notre Alsace qui est en train d’être supplantée par ce « néo-jacobinisme », cette « recentralisation » du pouvoir et cette « Lepénisation » des esprits? La région ACAL est-elle devenue le nouvel environnement d’Anne-Catherine Goetz et de Jean Rottner?
Chère Anne-Catherine Goetz, je me permets de vous répéter les mots de Jean Rottner lors de la manifestation du 11 octobre 2014 à Strasbourg, où il avait crié haut et fort : ELSASS STAND UF ! (en faisant semblant d’être attaché au dialecte). (Ndr : L’Alsace debout !).
Jean Rottner avait ensuite fait une superbe pétition que beaucoup d’entre nous avaient signé (en faisant semblant d’être attaché à l’Alsace et allant jusqu’à prendre un ton quasi « autonomiste ».… pour mieux trahir ensuite les nombreux signataires et lâcher l’Alsace avec d’autant plus d’empressement une fois élu au siège de la méga-région).
Vous voyez chère Anne-Catherine Goetz, c’est là que l’année DREYFUS prend tout son sens, car une fois de plus, C’EST L’ALSACE QUI EST TRAHIE, CE SONT NOS ANCÊTRES ET NOS IDEAUX QUI SONT TRAHIS.
BREF 2016: ANNÉE DREYFUSS, ANNÉE DE L’ACAL, ANNÉE DE LA TRAHISON
FROHES NEUES MADAME GOETZ
Matthieu (E gebértiger Milhüser wu d’Nàsa voll hàt un zur Zit in dr Schwyz schàfft un labt)