En guise d’avertissement
Le texte ci-dessous peut sembler curieux aux lecteurs qui ont suivi un parcours scolaire français : rien de nouveau pour eux dans ce qui est évoqué ici !
Cette histoire a cependant son histoire : il s’agit en effet de la traduction d’un exposé sur ce thème qu’une école Rudolf Steiner près de Bâle m’a proposé d’effectuer le 1er mai dernier à l’occasion de sa fête annuelle consacrée pour cette édition à la France.
La proposition était assortie d’une condition qui m’a incité à relever le défi : faire tenir cette histoire de France en une demi-heure (je n’ai dépassé le temps imparti que de dix minutes) !
Rien que des choses déjà bien connues, donc, quoique…
« Nos ancêtres, les Gaulois », c’est ce qu’on nous appris à l’école. À nous, ainsi qu’aux petits Africains, pour lesquels cela n’avait particulièrement pas de sens
Le premier personnage important qui surgit dans l’histoire nationale française est effectivement Vercingétorix. Chef d’une des tribus les plus importantes de Gaule, les Arvernes, il dirige une coalition d’une grande partie des plus de soixante autres tribus gauloises pour arrêter l’avancée des légions de Jules César. Il est cependant vaincu à Alesia en 52 avant Jésus-Christ. Il se rendit pour épargner ses guerriers et jeta, du haut de son cheval blanc, ses armes aux pieds de César.
C’est ainsi que l’on présentait cet épisode romantique aux écoliers. Vercingétorix, héros malheureux et même martyr, puisqu’il fut exécuté six ans plus tard à Rome, fait de la sorte figure de premier meneur de la résistance contre des envahisseurs étrangers, et de fondateur de la Nation
La chose n’est cependant pas si simple : Vercingétorix était, comme beaucoup d’autres chefs gaulois, officier de Jules César et même son ami. Le héros pourrait bien avoir été de ce fait plutôt un traitre.
La carte de la Gaule qu’on nous montrait à l’école ressemblait étrangement à celle de l’hexagone français actuel, comme si le destin de la France avait été écrit depuis la nuit des temps ; mais les Romains appelaient Gaulois tous les peuples au nord de la plaine du Pô et au-delà des Alpes, soit les régions de l’Allemagne du sud, de la Suisse et de l’Autriche contemporaines.
Il ne reste d’ailleurs rien de cette civilisation gauloise, pas même dans la langue française (hormis en Bretagne) : la population se laisse romaniser sans contrainte, et même les noms de personnes deviennent latins.
L’histoire de Vercingérorix est en fait exhumée au XIXè siècle, et singulièrement sous Napoléon III, par une bourgeoisie soucieuse de se trouver des ancêtres bien à elle, les Francs étant considérés comme ceux de l’aristocratie.
En 451, Attila envahit la Gaule à la tête des Huns. Les Huns passaient – et passent encore – pour les plus redoutables des barbares. Le général gallo-romain Aetius bat Attila aux Champs catalauniques, près de Troyes, et sauve ainsi la future France. Une fois de plus, l’histoire n’est pas aussi simple, car c’est une princesse romaine, Honoria, qui avait appelé Attila à son aide.
Dans sa jeunesse, Aetius avait passé trois ans à la cour de Ruga, roi des Huns et oncle d’Attila, et devint l’ami de ce dernier (Attila est lui-même élevé à la cour de l’empereur romain d’Orient à Constantinople).
Quand Clovis accède au trône en 481 ou 482, le royaume des Francs ressemblait à une sorte de Belgique. Il parvint jusqu’à sa mort à conquérir l’essentiel de la France contemporaine, à l’exception de la Bourgogne et de la Bretagne. En 508, il fit de Paris sa capitale.
Il bat les Alamans à Tülpich (près de Cologne) et promet de se faire baptiser si Jésus lui accorde la victoire. Une conversion qui ne doit rien à la foi mais au seul opportunisme, car cette décision lui vaut l’accord des évêques à la conquête de la Gaule romaine.
Et c’est ainsi que commence dans le sang l’idée de « la France, fille aînée de l’Eglise ».
Clovis conquiert le territoire au sud de la Loire et le royaume est partagé après sa mort selon la loi salique qui fait du roi le propriétaire de son royaume et de ses fils les héritiers de ce dernier.
Le royaume des Francs est déjà constitué à cette époque d’une population variée : Gaulois, Romains, Francs, Alamans, Grecs, ceux-ci ayant fondé Marseille et Nice bien avant la période romaine, Wisigoths dans le sud-ouest, Ostrogoths en Provence.
D’autres Mérovingiens succèdent à Clovis, les soi-disant « rois fainéants », parce que leur règne était insignifiant (ce sont les aïeuls des Capétiens qui leur font cette réputation pour les discréditer et… les supplanter !)
En 732, Charles Martel, maire du palais, met un terme à l’avancée des Arabes et des Berbères en remportant la bataille de Poitiers. On comprend sans mal que l’événement constitue un symbole de taille pour l’extrême-droitier « Front national ». Charles « le marteau » est l’ancêtre des Carolingiens, dont le représentant principal est Charlemagne. Celui-ci est couronné empereur de l’Empire d’occident en l’an 800 à Rome.
Il choisit Aix-la-Chapelle comme capitale, étend l’empire de l’Espagne à l’Italie centrale, des Balkans à l’Oder.
Il est l’empereur qui convertit les peuples avec l’épée plutôt qu’avec la propagation pacifique de l’Evangile.
À nouveau les faits bousculent le roman national : Charlemagne appartient à l’histoire de France comme à celle de l’Allemagne. L’empereur à la barbe fleurie parle francique, soit une forme d’allemand.
La France porte le nom d’une tribu germanique, de Germains (qui signifie « voisins », « semblables », « cousins »), qui prendront le nom d’Allemands, d’après cette autre tribu vaincue par les Francs, les Alamans…
Le fils de Charlemagne, Louis le Pieux, partage l’empire entre ses fils Charles le Chauve, Lothaire et Louis le Germanique en trois royaumes : la Francie occidentale, la Lotharingie et la Francie orientale. La Lotharingie, nom dans lequel on reconnaît celui de « Lorraine » (« Lothringen » en allemand) et qui s’étend de Hollande jusqu’à Rome, coincée entre les eux autres, devient rapidement la victime des appétits des deux frères unis.
Le Serment de Strasbourg de 843 que font ces derniers est rédigé pour la première fois, non en latin, mais dans les deux formes primitives des langues allemande et française.
Les royaumes francs d’est et d’ouest ressemblent désormais davantage à l’Allemagne et la France d’aujourd’hui.
Mais voilà que quelque chose cloche à nouveau dans le roman national : Charles le Chauve est présumé être le premier roi de France bien qu’il soit né à Francfort, élevé à Strasbourg et éduqué à Reichenau sur les bords du lac de Constance, alors que Louis, le soi-disant Germanique, est né et a grandi en Aquitaine.
Le domaine royal est minuscule lors de l’ascension sur le trône de Hugues Capet, le premier des Capétiens, la plus ancienne dynastie royale d’Europe, avec le titre de roi des Francs (et non encore de France). Une superficie qui s’étend du nord de Paris à Orléans, à peine plus grande que l’Alsace. Le reste du royaume est aux mains de comtes et de ducs, souvent plus puissants que le roi lui-même. Cette situation inconfortable constituera le problème essentiel des futurs souverains de France.
Les Capétiens donneront 36 rois (que des hommes, les femmes ne pouvant pas, selon la loi salique, accéder au trône), dont 18 porteront le nom de « Louis » : « qui sont ces rois qui ne sont même pas capables de compter jusqu’à vingt ? » dira Jacques Prévert.
Bien que la couronne impériale ait été attribuée aux souverains du Saint Empire romain germanique, les rois de France, tels François 1er, Louis XIV, sans parler de Napoléon, rêvent d’être empereurs et se consacrent principalement à l’extension du royaume.
À cette époque, Adalbéron, évêque de Laon, formule son idée d’une société formée de trois ordres, à l’image de la Cité de Dieu, les « oratores », ceux qui prient (les moines, les prêtres), les « bellatores », ceux qui font la guerre – la noblesse -, et les « laboratores », ceux qui travaillent pour nourrir les deux premiers (les premiers de cordée ?)
À la fin du 11è siècle commencent une série de sept croisades. Sous le prétexte religieux de vouloir libérer Jérusalem de l’occupation turque se cachent déjà des objectifs de conquêtes coloniales. Elles ont leur origine en France.
En 1209 une croisade est menée cette fois en France même, contre les Cathares, une hérésie qui s’est développée en Occitanie dans la région de Toulouse.
Dimanche, le 27 juillet 2014 : le roi Philippe Auguste combat à Bouvines une coalition de princes et de troupes flamandes, allemandes, anglaises sous les ordres de l’empereur Otton IV. Si Philippe Auguste n’avait pas gagné, c’eût probablement été la fin de la France en tant qu’état. Le même Philippe Auguste fait construire le Louvre et paver les rues de Paris. Le royaume s’étend, mais reste jusqu’au début du 14è siècle à l’ouest du Rhône et de la Saône.
Le monachisme se porte bien en France ou Francie, que ce soit avec les Bénédictins de Cluny ou les Cisterciens que fonde Bernard de Clairvaux. Plus tard, les ordres mendiants prospéreront en France méridionale comme dans le nord de l’Italie.
L’architecture gothique naît au cœur du royaume de France vers le milieu du XIIè siècle, en Ile-de-France, Champagneet Picardie.
Louis XI, Saint-Louis, se préoccupe de justice et d’établir une monnaie unique : est-ce pour cela qu’il est canonisé ? Aujourd’hui, on lui décernerait la Légion d’Horreur… Il meurt à Tunis lors d’une huitième croisade. La ville de St-Louis lui est dédié (par ordre de Louis XIV).
Philippe le Bel expulse les juifs du royaume en 1306. Parmi eux, des philosophes, des médecins, des savants. Dès le 13è siècle les emplois publics leur avaient été interdits. Il va sans dire que tous leurs biens furent confisqués par la couronne.
En 1336, le pape habite à Avignon, au temps du Grand Schisme d’Occident. Il n’en est pas pour autant français : Avignon est encore en-dehors des limites du royaume.
La Guerre de cent ans fut présentée aux écoliers que nous étions, et qui dure de 1337 à 1453, comme un conflit entre l’Angleterre et la France, alors qu’il s’agissait d’une querelle dynastique entre deux familles bien françaises, les Plantagenêt et les Valois ; l’aristocratie franco-normande en Angleterre parlait encore français au début de la guerre. Et pourtant, cette guerre a suscité une anglophobie durable, qui se prolonge encore aujourd’hui à l’occasion duBrexit ! (On se souvient aussi des sorties aussi malheureuses qu’homophobes d’Edith Cresson…)
Et surgit un nouveau personnage héroïne et martyrà la fois, en la personne de Jeanne d’Arc, issue d’une famille aisée et non une pauvre bergère comme le veut la légende. Elle est vierge, avec tout ce que le concept charrie du point de vue religieux, elle se met à la tête des troupes françaises pour faire couronner le roi Charles VII à Reims. Elle est arrêtée et condamnée au bûcher, mais par les Anglais : par les Bourguignons, qui rêvaient encore en ce temps-là de Lotharingie, son juge était Pierre Cauchon, évêque de Beauvais et ancien recteur de l’Université de Paris. Encore un symbole pour le nationaliste « Front national » qui fête le 1er mai la Pucelle d’Orléans. Elle sera, elle aussi, canonisée, tardivement et opportunément en 1920 : l’Allemagne écrasée peu avant a quelque chose de british, n’est-il pas ? (Les descendants de la reine Victoria Saxe-Cobourg-Gotha viennent de changer leur nom en Windsor…)
Sous le règne de Louis XI, de 1461 à 1484, le royaume s’accroît substantiellement de la Bretagne, de la Bourgogne, du Maine et de l’Anjou. Ce Louis-là est considéré comme le père de la centralisation française.
1515 est la date historique symbole de toutes les autres qu’il faut apprendre à l’école primaire. Cette année-là, François 1er remporte la bataille de Marignan contre les mercenaires suisses qui défendent Milan. On se souvient plus difficilement de la défaite du même François à Pavie, dix ans plus tard (à Belfort, les bourgeois s’en réjouissent : ils sont en terre d’Empire…), défaite qui met un terme aux six guerres d’Italie menées par la couronne française en raison de les prétentions au royaume de Naples. Elle envisageait d’en faire le point de départ de la reconquête de Jérusalem. Têtus, n’est-ce pas ?
C’est le temps de la Renaissance, des châteaux de plaisance sur la Loire et celui où François 1er invite Léonard de Vinci en France en lui disant : « ici, Léonard, tu seras libre de rêver, de penser et de travailler ».
Jacques Cartier prend possession du Canada au nom de François 1er.
Les guerres de religion font rage à partir de 1540, dans lesquels Catholiques et Calvinistes s’affrontent.
La Saint-Barthélemy (aussi nommée « les noces de sang parisiennes ») est un massacre de Huguenots, un événement central de cette époque et profondément ancré dans la mémoire collective des Français.
Ces guerres civiles s’achèvent provisoirement avec l’Edit de Nantes promulgué en 1598par Henri IV, qui garantit la liberté de conscience aux Huguenots.
Henri IV est lui-même huguenot, mais il avait abjuré pour pouvoir accéder au trône. Ce que ne lui a cependant pas pardonné en 1610 son meurtrier Ravaillac, catholique fanatique.
Henri IV avait auparavant épousé Marie de Médicis. Très bonne idée : non seulement elle était la petite-fille de l’empereur Ferdinand 1er, mais également issue de la famille des banquiers créanciers de la couronne française.
Deux cardinaux vont se succéder au cours de la première moitié du XVIIèsiécle. Le premier, Richelieu, ministre de Louis XIII. Pendant la guerre de Trente ans, il s’allie avec les Suédois (luthériens) et les princes protestants allemands pour affaiblir l’Empereur. Le peuple le déteste au point d’allumer des feux de joie pour célébrer sa mort.
Mazarin devient régent pendant la minorité de Louis XIV. Il met à profit la situation chaotique que la guerre créée en Allemagne pour conquérir l’Alsace.
Louis XIV, le « Roi-Soleil », symbolise la monarchie absolue. Dans son enfance, il a été très marqué par la Fronde, un soulèvement des grands princes et de parlements contre le gouvernement de plus en plus autoritaire de Mazarin et les impôts croissants. D’où sa politique de garder la noblesse sous contrôle à la cour de Versailles.
Son très long règne, le luxe de sa cour lui valut une grande renommée et il fut considéré comme le plus puissant monarque d’Europe.
On parle français dans toutes les cours d’Europe jusqu’à St-Petersbourg. Schönbrunn est censé être une réplique autrichienne de Versailles. Le français sera pendant deux cents ans la langue de la diplomatie.
Il mène cinq guerres contre différents pays dans le cadre de sa politique de conquête, dévaste le Palatinat jusqu’au génocide. La Ceinture d’acier de fortifications qu’il fait construire par Vauban, les dépenses militaires ainsi que le train de vie luxueux de la cour entraînent des dettes gigantesques.
Louis XIV cède à son entourage et révoque l’Edit de Nantes qui tolérait la religion protestante.
En quelques mois des centaines de milliers de Huguenots s’enfuient, essentiellement vers les régions protestantes des Pays-Bas, les cantons calvinistes de la Suisse et en Prusse, ce qui aggrava considérablement la situation économique.
La Nouvelle-France s’étend sur près de la moitié du continent nord-américain. On pratique le commerce triangulaire avec esclaves (achetés avec les « indiennes » de Mulhouse), la canne à sucre, le rhum et le coton.
Le XVIIIè siècle deviendra celui des « Lumières ». Les philosophes Voltaire, Diderot, Montesquieu, Rousseau œuvrent à une nouvelle vision du monde. Ils sont aussi les porte-parole d’une bourgeoisie de plus en plus consciente de son pouvoir économique. Pourquoi, dès lors, ne pas aussi prendre le politique ?
En 1756 commence la guerre de Sept ans, qui est déjà une sorte de guerre mondiale puisqu’elle se déroule non seulement en Europe mais également en Amérique et jusqu’en Inde. La France y perdra la plus grande partie de ses possessions coloniales.
Parce qu’il a, en 1757,blessé le roi Louis XV avec un canif ententant de l’assassiner, Robert-François Damiens est torturé à mort : il serait le dernier qui sera supplicié en guise d’exécution.
L’arbitraire du monarque absolu, la monarchie de droit divin (le roi étant le représentant de Dieu sur terre), sont progressivement mis en question.
D’autres modèles existent : l’Angleterre et sa monarchie parlementaire, les Etats-Unis, à l’indépendance de laquelle la France a contribué.
Il s’en suit, en 1798, la fameuse Révolution française. Les causes en sont diverses : les dettes de la couronne qui se sont accumulées depuis Louis XIV, les mauvaises récoltes de 1788 et la misère croissante dans le pays.
Pour l’autoriser à lever de nouveaux impôts, Louis XVI est contraint de convoquer les Etats généraux, une assemblée des trois ordres, noblesse, clergé et Tiers-Etat. Ce dernier revendique le doublement de ses députés, arguant qu’il représente la plus grande majorité de la population. Le 17 juin, les représentants du peuple, quelques prêtres et nobles prennent le nom d’« Assemblée nationale ». Le 20 juin, ils prêtent le serment du Jeu de Paume, jurant qu’ils ne se sépareront pas sans donner une constitution à la France. Le 14 juillet, la Bastille est prise d’assaut, forteresse servant de prison, symbole de l’absolutisme arbitraire : une simple lettre de cachet du roi suffit pour y être incarcéré.
Au cours de l’été, de par le royaume, des paysans attaquent les châteaux et brûlent les archives qui attestent les droits seigneuriaux et fiscaux. Dans la nuit du 4 août, l’Assemblée nationale abolit les droits féodaux.
L’Assemblée constituante proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen le 26 août. Olympe de Gouges, qui défend les droits des femmes, sera cependant guillotinée.
De nombreux nobles s’enfuient, « émigrent », notamment vers Coblence.
Le pays est divisé en 83 départements. Une constitution civile du clergé est mise en place, les prêtres seront rémunérés par l’Etat, avec des droits égaux pour les catholiques, les protestants et les juifs.
L’alliance de la Nation avec le roi – le drapeau tricolore signifie l’union du roi avec la ville de Paris – est toutefois rompue quand celui-ci cherche à fuir, est reconnu à Varennes peu avant la frontière, reconduit à Paris et désormais surveillé.
Le 20 avril 1792, la guerre est déclarée à l’Autriche , bientôt suivie par la Prusse. Le 10 août, les Parisiens investissent les Tuileries, le roi est déposé et fait prisonnier au Temple.
Le jour de la bataille de Valmy, le 20 septembre, une Convention prend le pouvoir et déclare la République.
Louis XVI est condamné à mort et tombe le 21 janvier 1793 sous le couperet de la guillotine qu’il aura lui-même contribué à améliorer.
La guerre extérieure et le soulèvement intérieur, comme celui de la Vendée, mènent à la création d’un Comité de Salut public – car « la République est en danger » – sous l’autorité de Robespierre et de St-Just. La sévérité à l’égard de la trahison prendra le nom de « Terreur » après la chute des Jacobins, qui aura certes fait de nombreuses victimes, mais partout en Europe sévissait la même intransigeance à l’égard des opposants.
Le Directoire instaure une république bourgeoise qui s’est coupée du peuple et qui prépare la voie de la dictature au général Bonaparte. Celui-ci a mené entretemps des guerres de pillage contre l’Autriche en Italie, plus tard en Egypte contre l’Angleterre qui, ainsi que toute l’Europe, redoute la contamination révolutionnaire.
Le futur empereur Napoléon déclare, après son coup d’état du 18 brumaire, an 8 du nouveau calendrier, soit en 1799, que « la Révolution est désormais achevée ».
Les Français ont toujours du mal, jusqu’à ce jour, de voir en Napoléon le tyran qu’il fut.
Le renom qu’il s’est acquis grâce à une série de batailles victorieuses et de campagnes rapides, ses prétendues compétences d’administrateur, notamment en tant que rédacteur du Code civil, lui valent encore de l’admiration.
Il a en réalité mis l’Europe à feu et à sang avec des sanglantes guerres de pillages, il a commis des massacres particulièrement en Espagne, il s’est permis de redessiner la carte du continent, se déclarant roi d’Italie et s’autorisant à nommer de ci, de là, ses frères et ses sœurs princes et souverains. Il se considérait comme le successeur de Charlemagne et des empereurs romains. Le mangeur d’hommes a également affaibli durablement la population française.
Après la retraite de Russie, il est contraint à abdiquer, revient de l’île d’Elbe pendant lesdits Cent Jours et est définitivement battu à Waterloo en 1815.
Les rois montent à nouveau sur le trône, d’abord Louis XVIII, frère du précédent décapité, puis Charles X.
Avec l’essor industriel, l’exploitation ouvrière s’amplifie : l’armée tire en premier la sonnette d’alarme ; il lui faut exempter de plus de plus de conscrits parce que trop faibles et rachitiques. Les enfants travaillent dès l’âge de quatre ans, et ce, jusqu’à douze heures par jour (en 1848, on limitera le temps de travail pour les enfants à dix heures à Paris, onze en province…). Un socialisme utopique voit le jour avec Fourier et St-Simon.
Après le soulèvement populaire de 1830 sous la houlette de la bourgeoisie, Louis-Philippe accède au pouvoir. La même année, commence la conquête de l’Algérie. Parce que la population indigène se réfugie volontiers dans des grottes, des milliers d’Algériens, dont femmes et enfants, y seront enfumés ou emmurés.
L’année 1848 est l’avènement de la 2è République, qui instaure le suffrage universel (sans les femmes). Elle sera brève, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu du premier, prend le pouvoir par étapes, d’abord Président de la République, puis Prince-Président pour finir en tant qu’empereur Napoléon III après son coup d’état de 1852.
Il attaque l’Italie, fait la guerre à la Russie en Crimée et mène une pitoyable campagne au Mexique.
La guerre est déclarée à la Prusse de Bismarck en 1870. Le deuxième empereur des Français est encerclé à Sedan et doit capituler. Deux jours plus tard, est déclarée la troisième République. Les Prussiens assiègent Paris. En mars 1871, les Parisiens se soulèvent contre le gouvernement de Versailles, la Commune de Paris est proclamée. Il s’en suivront deux mois pendant lesquels, tout en se battant contre les troupes des Versaillais de Thiers, après un hiver redoutable où la famine sévissait, les communards prendront une série de mesures sociales et progressistes qui feront l’admiration de Karl Marx et du mouvement socialiste international.
La Commune est cependant battue, au moins 30 000 communards sont fusillés pendant la «semaine sanglante », des milliers d’entre eux sont déportés, principalement en Nouvelle-Calédonie, telle la célèbre institutrice Louise Michel.
La France perd l’Alsace-Lorraine et doit verser de lourdes réparations de guerre à la Prusse.
La IIIè République est traversée par de dangereux épisodes populistes, dont l’affaire Dreyfus. Alfred Dreyfus, né à Mulhouse, est capitaine d’artillerie et injustement condamné pour trahison. Parce qu’il est juif, l’affaire revêt un caractère antisémite et divise durablement la société française.
On attribue à Jules Ferry l’introduction de la scolarité gratuite et obligatoire en 1880. On mentionnera beaucoup moins qu’il fut aussi un fervent propagandiste du colonialisme l’instigateur de la conquête du Tonkin.
Le 1er mai 1891, dix ouvriers sont abattus par la troupe à Fourmies alors qu’ils manifestaient pour la journée de huit heures.
1896 : les syndicats autorisés depuis peu s’unissent dans la confédération de la CGT.
1905 : les radicaux qui ont accédé au gouvernement instaurent la séparation de l’église et de l’état, ce qui provoque de vives tensions dans le pays.
1906 : l’accident de Courrières est jusqu’à ce jour la plus grande catastrophe minière d’Europe avec ses 1099 victimes. Il est à l’origine d’une crise politique et d’un mouvement social qui aboutirent à l’établissement du jour de repos hebdomadaire.
Les Italiens sont, à la veille de la première Guerre mondiale, au nombre de 420 000 dans le pays.
Celle-ci éclate, une guerre souhaitée par Poincaré et Clémenceau autant que par le Kaiser Guillaume II. L’esprit de revanche à prendre sur la défaite de 1871 après la guerre franco-prussienne, l’espoir de récupérer non l’Alsace-Lorraine mais aussi toute la rive gauche du Rhin a joué un rôle dans ce « désir de guerre », mais également l’essor économique impressionnant et redouté de l’Allemagne.
D’importantes mutineries eurent lieu sur le front en 1917 : ce n’est que sous le gouvernement Jospin, fin des années 90, que les soldats fusillés à l’époque furent réhabilités.
La guerre a coûté 1,4 millions d’hommes à la France.
La France se montra intraitable lors du Traité de Versailles : la guerre avait coûté une fortune et il fallait faire payer le vaincu. Les troupes françaises occupent la Sarre et la Ruhr, dont les industries travaillent au profit de la France.
L’intransigeance de la France sur le sujet des réparations de guerre a eu pour conséquence la crise de l’inflation allemande qui a, conjointement avec le sentiment de l’humiliation subie par l’Allemagne, sa part de responsabilité dans la prise de pouvoir nazie.
Dans les années 20, 700 000 Polonais immigrent en France, pour travailler principalement dans les régions minières.
En 1936, socialistes, communistes et radicaux forment le Front populaire, gagnent les élections et accèdent au gouvernement. Il faut toutefois la pression exercée par une grève générale de deux mois pour réaliser un bond en avant spectaculaire : la semaine de 40 heures, les congés payés, d’importantes augmentations de salaire.
Le dirigeant socialiste Léon Blum commet cependant de graves erreurs : il ne veut pas intervenir dans la guerre civile espagnole. Daladier, quant à lui, laissera les mains libres à Hitler à Münich.
« Plutôt Hitler que le Front populaire » est le mot d’ordre des partis bourgeois.
Quand la guerre éclate, l’armée française attend l’arme au pied derrière la ligne Maginot pendant que Hitler dépèce la Pologne : c’est la dite « drôle de guerre ».
En mai 1940, en un mois, la France est contrainte à la capitulation : « l’étrange défaite », écrit Marc Bloch, car elle avait un parfum de trahison.
Le maréchal Pétain et son ministre Laval dirigent l’« Etat français ». La plupart des droits civiques sont suspendus. Communistes et syndicalistes sont pourchassés par le régime de Vichy et incarcérés.
Le camp de Gurs, dans les Pyrénées, dans lequel ont d’abord été emprisonnés les républicains espagnols, sert désormais à enfermer des Juifs – uniquement sous surveillance française. 4000 personnes en partiront pour Auschwitz en transitant par le sinistre camp de Drancy.
Dès la Libération, est fabriqué le mythe d’une France engagée comme un seul homme dans la Résistance : celle-ci ne concerne cependant que 2% de la population, l’immense majorité est constitué de « suiveurs » passifs.
Le Conseil national de la Résistance, qui réunit communistes et gaullistes, met sur pied un programme progressiste qui rattrape le retard pris par la France dans le domaine social avec, notamment, la création de la Sécurité sociale. Des secteurs-clés industriels seront nationalisés.
Le débarquement des Alliés a lieu en Normandie.
Parce qu’il est la principale personnalité de la France libre à Londres, le général de Gaulle dirige la 4è République après la libération de Paris.
Les femmes françaises votent pour la première fois, bien plus tard que dans d’autres pays.
Le 8 mai 1945, jour de la capitulation nazie, un soulèvement a lieu à Sétif en Algérie qui revendique l’indépendance du pays : certains parlent de 8000, d’autres de 30 000 victimes abattues par la garnison française.
En 1946 est enfin abrogé le Code de l’indigénat, qui autorisait le travail forcé dans les colonies.
La même année, commence la guerre d’Indochine qui finit en 1954 avec la défaite française de Dien Bien Phu. Et une autre commence simultanément, en Algérie, qui s’achève avec la reconnaissance de l’indépendance algérienne en 1962.
Un nombre difficile à estimer de manifestants algériens avaient été victimes, le 18 octobre 1961, de la police parisienne sous les ordres du préfet Maurice Papon, qui avait participé à la déportation des Juifs de Bordeaux. Il fut néanmoins acquitté après son procès, le tribunal ayant statué qu’il ne pouvait pas savoir ce qui allait arriver aux gens…
Au début des années 60, il ne reste quasiment plus rien de l’empire colonial français.
Les événements de mai 68 n’ont pas concerné que la France : ils sont survenus également aux Etats-Unis, en lien avec la guerre du Vietnam, ainsi qu’en Allemagne et ailleurs. Ce qui était spécifique en France était le mouvement de revendications ouvrières qui a accompagné celui des étudiants, et qui a abouti après une grève générale de deux mois.
François Mitterrand devient, en 1981, le quatrième président de la cinquième République dont la Constitution a été imposée par de Gaulle en 1958. Après sa prise de pouvoir et jusqu’à ce jour, nombre de conquêtes sociales ont été annulées et on ne retiendra sans doute de ses quatorze années de pouvoir que la seule abolition de la peine de mort.
La cinquième République confère au Président un rôle et un pouvoir inhabituel pour une soi-disant démocratie. Le Président peut, au contraire des Etats-Unis ou de l’Angleterre par exemple, intervenir militairement en Syrie sans consulter le parlement.
La France se donne beaucoup de mal à défendre la francophonie et y consacre même un ministère, chose unique au monde. : nostalgie du temps où la France et sa langue régnait sur l’Europe, ou de celle de l’empire colonial ? Ou les deux ?
Daniel MURINGER
Kurze Geschichte der Geschichte Frankreichs
« Unsere Ahnen, die Gallier“, wurde uns in der Schule beigebracht. Uns, und auch den kleinen Afrikanern in den Kolonien, für denen es überhaupt keine Bedeutung hatte.
Die erste wichtige Figur, die in der Nationalgeschichte Frankreichs auftaucht, ist tatsächlich Vercingetorix. Als Haupt eines der wichtigsten Volksstämme der Gallier, die Arverner, leitete er eine Koalition eines großen Teils der mehr als 60 anderen gallischen Stämme, um den Vormarsch der Legionen Julius Cäsars einzudämmen. In Alesia 52 v.Chr. wurde er jedoch besiegt. Er ergab sich, um seine Krieger zu schonen, und warf, auf seinem weißen Pferd sitzend, seine Waffen zu Fuße Cäsars.
So wurde den Schülern dieses romantische Ereignis beigebracht. Vercingetorix, unglücklicher Held und sogar Märtyrer, da er sechsJahre später in Rom hingerichtet wurde, gilt also als der erste Führer des Widerstandes gegen fremde Angreifern, und Gründer der Nation.
Die Sache ist aber nicht so einfach: Vercingetorix war, wie viele andere gallischen Häuptlinge, Offizier bei Julius Cäsar, und sogar sein Freund. Der Held mag also wohl eher ein Verräter gewesen sein.
Die Karte Galliens, die man uns in der Schule zeigte, glich komischerweise dem heutigen französischen Sechseck, als ob Frankreichs Schicksal von jeher geschrieben war; die Römer nanntenaber alle Völker nördlich der Poebene und jenseits der Alpen Gallier, also die gegenwärtigen süd-deutschen, schweizerischen und österreichischen Gebieten.
Es bleibt außerdem nichts übrig von dieser gallischen Zivilisation, nicht mal in der französischen Sprache (mit der Ausnahmeder Bretagne): die Bevölkerung lässt sich ohne Zwang romanisieren, und sogar Personennamen werden lateinisch.
In 451, fällt Attila mit den Hunnen in Gallien ein. Die Hunnen gelten damals als die furchtbarsten Barbaren. Der römische General Aetius schlägt Attila in den Katalaunischen Feldern, in der Nähe von Troyes, und rettet somit das künftige Frankreich.Wieder aber ist die Geschichte nicht so einfach, weil es eine römische Prinzessin war, Honoria, die Attila zur Hilfe gebeten hat.
Als er jung war, hatte sich Aetius drei Jahre lang auf dem Hofe Rugas, König der Hunnen und Unkel Attilas,aufgehalten und befreundete sich mit dem letztgenannten.
Als Chlodwig 481 oder 482 den Thron besteigt, sieht das Königreich der Franken wie eine Art Belgien aus. Bis zum Schluss seines Lebens erlang es ihm, den größten Teil des heutigen Frankreichs zu erobern, außer das Burgundergebiet und die Bretagne. 508 macht er aus Paris seine Hauptstadt.
Er schlägt die Alemannen in Tülpich (bei Köln) und verspricht dass er sich taufen lassen wird wenn Jesus ihm den Sieg gewährt .Eine Bekehrung, die nichts mit Glauben zu tun hat, aber mit reinem Opportunismus, weil er dank dieser Entscheidung die Bewilligung der Bischöfeerwirkt zur Eroberung des römischen Gallien.
Und so fängt in Blut gebadet der Begriff „Frankreich als älteste Tochter der Kirche“ an.
Chlodwig erobert das Territorium südlich der Loire und nach seinem Tode wird das Reich geteilt, nach dem salischen Gesetz, das der König Besitzer seines Reiches macht und seine Söhne die Erben desjenigen.
Das Reich der Franken besteht zu dieser Zeit schon aus einer vielfaltiger Bevölkerung : Gallier, Römer, Franken, Alemannen, Griecher, die Marseille und Nizza schon vor der Römerzeitgegründet hatten, die Westgoten im südwestliche Frankreich, die Ostgoten in der Provence.
Nach Chlodwig folgen andere Merowinger, die sogenannte « faulen Könige », nur weil ihre Herrschaft unbedeutend war.
In 732, Karl Martell, Palast Hausmeier, brachte den Vormarsch der Araber und Berbern zum Stehen mit der siegreiche Schlacht bei Poitiers. Es versteht sich von selbst, dass dieses Ereignis ein außerordentliches Sinnbild darstellt für die heutige antiislamische extreme Rechte des „Front National“. Karl „der Hammer“ ist der Ahne der Karoliner, dessen Hauptfigur sein Enkelsohn Karl der Große ist. Dieser wird im Jahre 800 in Rom als Kaiser des Westens gekrönt.
Er wählt sich Aachen als kaiserlicher Sitz aus, dehnt das Reich aus von Spanien zu Mittel-Italien, vom Balkan bis zu Oder.
Er ist der Kaiser, der die Völker eher mit dem Schwert bekehrt als mit der friedlichenVerkündigung des Evangeliums.
Hier wieder verstößt etwas gegen den nationalen Roman: Karl der Große gehört zur Geschichte Frankreichs sowie Deutschlands. Der Kaiser spricht fränkisch, also eine Art deutsch.
Frankreich hat den Namen eines germanischen Stammes, Germanen, also dieselben Deutschen, die später die Erbfeinde sein werden.
Der Sohn Karl des Großens, Ludwig der Fromme, teilt das Reich zwischen seinen Söhnen Karl der Kahle, Lothar und Ludwig der Germane in drei Reiche: Westfranken, Lotharii Regnum und Ostfranken. Lotharii Regnum, in dem man den Namen Lothringen erkennen kann und das sich von Holland bis zu Rom ausstreckt, liegt zwischen den zwei anderen, und fällt bald zum Opfer des Appetits den vereinigten Brüder.
Die 843 Straßburger Eide zwischen den beiden ist für das erste Mal nicht auf Lateinisch geschrieben aber in den zwei Ur-Formen der französischen und deutschen Sprache.
West- und Ostfrankenreich gleichen jetzt schon ein wenig mehr an dasheutige Frankreich und Deutschland.
Doch schon wieder passt etwas nicht im nationalen Roman : Karl der Kahle gilt als der erste König Frankreichs, nur ist er in Frankfurt geboren, in Straßburg aufgewachsen, in Reichenau beim Bodensee erzogen; derweil Ludwig, der sogenannte Germane, in Aquitaine, also in Süd-West Frankreich geboren und aufgezogen wurde.
Winzig ist der königliche Besitz als Hugues Capet, der erste der Kapetinger, die älteste königliche Dynastie Europas, den Thron als König der Franken (und noch nicht Frankreichs) 987 besteigt. Eine Fläche, die von etwas nördlich von Paris bis zu Orleans geht, kaum grösser als das Elsass. Das übrige des Königsreiches ist in den Händen von Grafen und Herzogen, oft mächtiger als der König selbst. Diese unbequeme Lage wird lange Zeit hindurch das Hauptproblem für die künftigen Herrscher Frankreichs sein.
Die Kapetinger werden 36 Könige geben (nur Männer, Frauen dürfen nicht an den Thron gelangen) und 18 von ihnen werden Louis, Ludwig genannt: „Wer sind denn diese Könige, die nicht mal fähig sind, bis auf 20 zu zählen?“ sagte der Dichter Jacques Prévert.
Obwohl die kaiserliche Krone den deutschen Herrschern des Heiligen Römischen Reichs Deutscher Nation gewährt wurde, träumen die französischen Könige, wie z.B. Franz der Erste, Ludwig der 14., um nicht von Napoleon zu sprechen, vom Imperium und bekümmern sich hauptsächlich mit der Ausdehnung des Reiches.
Adalberon, Bischof von Laon, fasst in Worte seine Idee von einer Gesellschaft, nach dem Vorbild der Stadt Gottes bestehend aus drei Orden, die Oratores, die, die beten, Mönche, Priester, die Bellatores, die, die kämpfen, und die Laboratores, die, die arbeiten, um die zwei anderen Orden zu ernähren.
Ende des 11. Jahrhunderts beginnt eine Folge von sieben Kreuzfahrten. Hinter dem religiösen Einwand der Befreiung Jerusalems von den Türken stecken schon kolonialistischeund Landeroberung Motive. Sie finden oft ihren Ursprung in Frankreich.
1209 findet eine Kreuzfahrt in Frankreich selbst statt, diesmal gegen die Katharer, eine Ketzerei, die sich im Süden in der Gegend von Toulouse entwickelt hat.
Sonntag, den 27. Juli 1214: der König Philippe Auguste kämpft in Bouvines gegen eine Koalition von flämischen, deutschen, englischen Truppen und Fürsten unter der Leitung von Kaiser Otto den IV. Wenn Philippe Auguste nicht gesiegt hätte, hätte es wahrscheinlich das Ende Frankreichs als Staat bedeutet. Der derselbe Philippe August lässt den Louvre bauen und die Straßen Paris pflastern. Das Königreich dehnt sich weiter aus, trotzdem bleibt es bis anfangs des 14. Jahrhunderts westlich dem Rhône und der Saône.
Dem Mönchtum geht es gut im Frankenreich, sei es den Benedikter von Cluny oder den Zisterzienser, die Bernard de Clairvaux gründet. Später gedeihen die Bettelorden in Süd-Frankreich sowie in Nord-Italien.
Die gotische Architektur Kunst ist im Herzen des königlichen Frankreich Mitte des XII. Jahrhunderts geboren, in der Ile-de-France, der Champagne, der Picardie.
Louis IX, Ludwig der Heilige, Saint-Louis sorgt für Justiz und versucht eine einheitliche Währung zu schaffen: ist er deswegen heilig gesprochen? Er stirbt in Tunis auf einer achten Kreuzfahrt. Die Stadt St-Louis ist ihm gewidmet.
Philippe le Bel vertreibt in 1306 die Juden aus dem Königreich. Unter denen waren Philosophen, Mediziner und Gelehrte. Ihnen war schon während des 13. Jahrhunderts öffentliche Amten verboten. All ihr Hab und Gut ging, selbstverständlich, zur Krone.
In 1336 lebt der Papst in Avignon, zur Zeit des Abendländischen Schisma. Er ist deswegen doch nicht Französisch: Avignon liegt außerhalb des Königsreiches.
Man hat uns als Schüler den hundertjährigen Krieg, der von 1337 bis 1453 dauerte, als ein Konflikt zwischen England und Frankreich dargestellt. Dabei war es ein Streit über die französische Kronenachfolge zwischen zwei französischen Familien, die Plantagenêt und die Valois; die französisch-normanne Aristokratie sprach in England noch Französisch am Anfang des Krieges. Trotzdem hat dieser Krieg eine dauerhafte Anglophobie zur Folge, und zwar bis heute mit dem Brexit!
Und wieder taucht eine Helden-Märtyrer Figur auf, die von Jeanne d’Arc, aus einer wohlhabenden Familie stammend, und keine arme Schäferin ist wie es die Legende haben will. Sie ist eine Jungfrau, mit allem was am Begriff religiös dran hängt, sie leitet die französischen Truppen und bringt den König Karl den 7. zur Krönung in Reims. Sie ist jedoch verhaftet und zum Scheiterhaufen verurteilt, aber nicht durch die Engländer: durch die Burgunder, die damals noch von dem Lotharii Regnum träumten, und ihr Richter war Pierre Cauchon, Bischof von Beauvais und ehemaliger Rektor der Universität Paris. Und schon wieder ein Sinnbild für die nationalistische„Front National“, die am 1. Mai die Jungfrau von Orleans gedenkt. Selbstverständlich wird sie auch zur Heiligen kanonisiert, aber erst in 1920.
Unter der Herrschaft von Ludwig den XI, von 1461 bis 1484, vergrößert sich das Königreich wesentlich mit der Bretagne, der Provence, dem Burgund, dem Maine und dem Anjou. Er wird betrachtet als Vater der französischen Zentralisierung.
1515 ist das Datum, das Symbol für die Daten, die man in der Grundschule auswendig lernen muss. Dieses Jahr hatte François 1er die Schlacht von Marignano gegen die Schweizer Söldner, die Mailand verteidigten, gewonnen. Leider hatte man mehr Mühe, sich an die Schlacht von Pavia, zehn Jahre spätern zu erinnern, die derselbe François verloren hat, und damit war Schluss mit den sechs italienischen Kriegen, die die französische Krone geführt hatte, weil sie Anspruch hatte auf das Königreich von Napoli. Von dort aus hatte sie vor, die Rückeroberung von Jerusalem zu unternehmen. Starrköpfe, nicht ?
Es ist die Zeit der Renaissance, der Lustschlösser an der Loire und in welcher François Ier Leonardo da Vinci in Frankreich einlädt und ihm sagt : „Hier, Leonardo, wirst Du frei sein zu träumen, denken und arbeiten“.
Jacques Cartier, im Namen Franz des Ersten, ergrifft Besitz von Kanada.
Von 1540 ab wüten die Hugenottenkriege, in denen sich Katholiken und Calvinisten feindlich gegenüber stehen.
Die 1572 Bartholomäus Nacht (auch Pariser Bluthochzeit genannt), ist ein Massaker der Hugenotten, ein zentrales Ereignis dieser Zeit und tief im kollektiven Gedächtnis der Franzosen verankert.
Diese Bürgerkriege enden vorläufig mit dem Edikt von Nantes vom Heinrich der IV. , das den Hugenotten Glaubensfreiheit garantiert.
Henri IV war selbst Hugenotte, hatte aber abgeschworen um den Thron zu besteigen. Das hatte ihm trotzdem Ravaillac, katholischer Fanatiker und sein Mörder, 1610 nicht verziehen.
Heinrich der IV hatte zuvor Marie von Medicis geheiratet. Sehr gute Idee: sie ist nicht nur die Enkeltochter des Kaisers Ferdinand der 1. aber kommt auch von der Bankier-Familie Gläubiger der französischen Krone.
Zwei Kardinale folgen sich in der ersten Hälfte des XVII. Jahrhunderts. Richelieu zuerst, Minister von Ludwig den XIII. Während des 30 jährigen Krieges, bildet er Bündnisse mit den Schweden und den deutschen Protestantischen Fürsten, um den Kaiser zu schwächen. Er ist so unbeliebt, dass das Volk anlässlich seines Tods Freudenfeuer anzündet um das Ereignis zu feiern.
1642 ist Mazarin Regent während der Minderjährigkeit Ludwigs des XIV. Er nutzt die Kriegslage in Deutschland aus um das Elsass zu erobern.
Louis XIV, der Sonnenkönig, ist Sinnbild für absolute Monarchie. In seiner Kindheit, war er sehr beeindruckt von der Fronde, ein Aufstand der Großfürsten und der Parlamente gegen die immer mehr autoritäre Führung Mazarins und den zunehmenden Steuern. Deswegen seine Politik, den Adel im Versailler Hof unter Kontrolle zu haben.
Seine sehr lange Herrschaft, der Luxus seines Hofs erwarb ihm Ruhm und er wurde betrachtet als der mächtigste Herrscher Europas.
Man spricht französisch in allen Höfen Europas bis in Skt-Petersburg. Schönbrunn soll eine österreichische Nachbildung von Versailles sein. Französisch wird für zwei Jahrhundertelang die Sprache der Diplomatie.
Er führte fünf Kriege gegen verschiedene Länder in Rahmen seiner Eroberungspolitik, verwüstete die Pfalz bis zum Völkermord. Der Eiserne Gürtel von Befestigungen, die er von Vauban bauen ließ, die Kriegskosten sowie der aufwändige Hoflebensstil führten riesige Schulden herbei.
Ludwig XIV, unter dem Druck seiner Umgebungwider ruft das Edikt von Nantes, das die protestantische Religion gestattet hat.
Innerhalb weniger Monate flohen Hunderttausende, vor allem in die calvinistischen Gebiete der Niederlande, die calvinistischen Kantone der Schweiz und nach Preußen, was die wirtschaftliche Lage wesentlich verschlimmerte.
Die Nouvelle-France zieht sich fast über die Hälfte des Nord-amerikanischen Kontinents. Man übt den Atlantischen Dreieckshandel mit Sklaven, Rohrzucker, Rum und Baumwolle aus.
Das XVIII. Jahrhundert nennt man auch das Jahrhundert der „Lichter“, also der Aufklärung.
Die Philosophen Voltaire, Diderot, Montesquieu, Rousseau setzen sich ein für neue Weltanschauungen. Sie sind auch Sprecher von einer Bourgeoisie, die sich immer mehr von ihrer wachsenden wirtschaftlichen Machtbewusst wird. Also, warum nicht auch die politische übernehmen?
1756 beginnt der siebenjährige Krieg, der schon eine Art Weltkrieg ist, da er sich, außer in Europa, auch in Amerika und bis in Indien abspielt. Mit dem verliert Frankreich einen Großteil seines Kolonialbesitzes.
Weil er 1757 den König Ludwig XV mit einem Taschenmesser verletzt hat, wird Robert-François Damiens zum Tode gefoltert: er sei der letzte, der Qualenals Hinrichtung ertragen musste.
Die Willkür des Alleinherrschers, Monarchie des göttlichen Rechts (der König sei der Vertreter Gottes auf Erde) wird allmählich in Frage gestellt.
Andere Modelle sind vorhanden: England und seine parlamentarische Monarchie, die Vereinigten Staaten, deren Unabhängigkeit Frankreich geholfen hat.
Darum folgt 1789 die berühmte französische Revolution. Die Ursprünge sind verschieden: die Schulden der Krone, die sich seit Ludwig dem XIVangehäuft haben. Die schlechte Ernte 1788 und das wachsende Elend im Land.
Louis XVI muss, damit man ihm neue Steuern gestattet, die Generalstände einberufen,eine Versammlung von Vertretern der drei Stände, Adel, Klerus und Dritte Stand. Der letzte verlangt eine Verdoppelung seiner Abgeordneten, weil er die größte Mehrheit der Bevölkerung vertritt. Am 17. Juni, nehmen die Abgeordneten des Volkes, einige Pfarrer und Adlige den Namen « Assemblée nationale », Nationalversammlung. Am 20. Juni machen sie den Eid vom Jeu de Paume und schwören, dass sie sich nicht trennen werden ohne Frankreich eine Verfassung zu geben. Am 14. Juli wird die Bastille gestürmt, eine Festung, die als Gefängnis dient, Sinnbild vom willkürlichen Absolutismus. Ein einfacher schriftlicher Befehl vom König reicht um in dieser Festung zu landen.
Im Sommer stürmen die Bauern überall im Königreich die Schlösser, und verbrennen die Archive, die die herrschaftlichen und Steuerrechte bestätigen. In der Nacht vom 4. August, schafft der Nationalrat die Privilegien und die feudalen Rechte ab.
Am 26. August, veröffentlicht die verfassungsgebende Versammlung die Erklärung der Menschen- und Bürgerrechte. Olympe de Gouges, Verteidigerin der Frauenrechte, kommt jedoch unter das Hackbeil.
Zahlreiche Adelige flüchten, « emigrieren » aus dem Land, besonders nach Koblenz. Das Land wird in 83 Departements aufgeteilt. Eine Zivilverfassung des Klerus wird gewählt und die Priester werden vom Staat bezahlt, mit gleichen Rechten für Katholiken, Protestanten und Juden.
Das Bündnis der Nation mit dem König – die trikolore Fahne bedeutet die Einheit des Königs mit der Stadt Paris – ist jedoch gebrochen als dieser zu fliehenversucht und kurz vor der Nordgrenze bei Varennes erkannt wird, zurück nach Paris gebracht und im Auge behalten wird.
Am 20.April 1792 wird Österreich den Krieg erklärt, und bald greift auch Preußen ein. Am 10. August stürmen die Pariser die Tuileries, der König ist abgesetzt und im Temple gefangen genommen.
Am Tag nach der Schlacht von Valmy am 20.September, übernimmt eine Konvention die Macht und sie erklärt die Republik.
Louis XVI ist zum Tode verurteilt und kam den 21. Januar 1793 unters Hackbeil dessen Schlachtmesser er selbst verbessert hatte.
Der äußere Krieg und innere Aufstand, wie derin der Vendée, führen zu einem Comité de Salut public, einem „Wohlfahrtsausschuss“, weil „die Republik in Gefahr steht“, unter der Leitung von Robespierre und St-Just. Die strenge Politik gegen den Verrat wird nach dem Fall der Jakobiner « Terror » genannt, die wohl viele Opfer gemacht hatten, aber überall in Europa war man gleicherweise unbarmherzig mit Opponenten.
Mit dem Directoire, kam es zu einer bürgerlichen Republik, die sich vom Volk trennte und langsam den Weg für den General Bonaparte zur Diktatur bahnte. Inzwischen, hatte dieser Plunderkriege gegen Österreich in Italien geführt, später in Ägypten gegen England, das, sowieganz Europa, die Ansteckung der Revolution fürchtete.
Der künftige Kaiser Napoleon erklärt, nach seinem Staatsstreich vom 18. Brumaire Jahr acht des neuen Kalenders, also 1799, dass die Revolution nun beendet sei.
Die Franzosen haben heute noch Mühe um Napoleon als den Tyrann, der er war, zu betrachten.
Den Ruhm, den er sich erworben hat mit einer Serie von erfolgreichen Schlachten und raschen Feldzügen, seine Verwaltungsfähigkeit als Verfasser des Zivilgesetzbuchs, erzeugen immer noch Bewunderung.
Dabei führte er räuberische und blutige Kriege in ganz Europa, begeht Massaker besonders in Spanien, erlaubt sich die Karte Europas neu zu zeichnen, erklärt sich König von Italien und setzt hier und da im Kontinent seine eigenen Brüder und Schwester als Prinzenund Herrscher. Er betrachtet sich selbstals Nachfolger Karl des Großen und den römischen Imperatores ein.
Der Menschenfresser hat auch die französische Bevölkerung auf Dauer geschwächt.
Nach dem Rückzug aus Russland muss er abdanken, kommt für die sogenannten Hundert Tage aus der Elba Insel zurück und ist 1815 endgültig in Waterloo geschlagen.
Die Könige besteigen wieder den Thron, zuerst Ludwig der 18te, Bruder des entköpften Vorigen, dann Karl der 10te.
Mit dem industriellen Aufschwung steigt die Arbeiterausbeutung: die Armee schlägt zuerst Alarm; sie muss immer mehr Wehrpflichtige ablehnen, weil sie zu schwach und rachitisch sind. Schon mit 4 Jahren alt müssen Kinder arbeiten, bis zu 12 Stunden am Tag. Ein utopischer Sozialismus kommt zum Schein mit Fourier und St-Simon.
1830 nach einem Aufstand des Volkes unter der Leitung des Bürgertums, kommt Louis-Philippe an die Macht. Im gleichen Jahr fängt die Eroberung Algeriens an. Weil die einheimische Bevölkerung sich oft in Höhlen versteckt, werden tausende Algerier, einschließlich Frauen und Kinder, dort verraucht oder eingemauert.
1848 kam es zu einer zweiten Republik, die das allgemeine Wahlrecht einführt (außer für Frauen). Die dauert aber nur kurzer Zeit, Louis-Napoleon Bonaparte, Neffe des ersten, übernimmt nämlich die Macht, stufenweise, erst als Präsident der Republik, dann als Prinz-Präsidentund, zum Schluss, nach dem 1852 Staatsstreich, als Napoleon der Dritte.
Er greift in Italien ein, er führt Krieg gegen Russland in Krim sowie ein unglücklicher Feldzug in Mexico.
1870 kam es zum Krieg mit dem von Bismarck geleiteten Preußen. Der zweite Kaiser der Franzosen ist in Sedan eingekesselt, und muss kapitulieren. Zwei Tage später ist die dritte Republik erklärt. Die Preußen belagern Paris. In März erheben sich die Pariser gegen die Regierung von Versailles, die Pariser Kommune wird erklärt. Es entstehen zwei erstaunliche Monate wo, derweil man sich gegen die Versailler Truppen wehren muss, nach einem furchtbaren Winter und Nahrungsmangel, die Kommunarden eine Serie von sozial- progressistischen Maßnahmen ergreifen, zu großer Bewunderung Karl Marxs und der internationalen sozialistischen Bewegung.
Die Kommune ist jedoch geschlagen, wenigstens 30000 Kommunarden sind innerhalb der “ blutigen Woche“ erschossen, tausende sind verschleppt, hauptsächlich nach Neukaledonien, wie die berühmte Schulmeisterin Louise Michel.
Frankreich verliert Elsass-Lothringen und muss Preußen hohe Kriegsschäden bezahlen.
Die IIIè Republik erlebt gefährliche populistische Ereignisse, darunter die Dreyfus-Affäre. Alfred Dreyfus, in Mülhausen geboren, ist Artillerie-Hauptmann und wegen Landesverrats zu Unrecht verurteilt. Weil er Jude ist, nimmt der Fall einen antisemitischen Aspekt an und spaltet auf Dauer die französische Gesellschaft.
Man schreibt Jules Ferry 1880 die Einführung des unentgeltlichen und verpflichtenden Grundschulbesuchs zu. Er war auch ein wichtiger Propagandist der kolonialen Ausdehnung, besonders in Indochina.
Am 1. Mai 1891 werden zehn Arbeiter in Fourmies durch die Truppe erschossen als sie für den Acht-Stunden Arbeitstag demonstrierten.
1896 : die vor kurzem erlaubten Gewerkschaften einigen sich in dem Verband CGT.
1905 : Die Radikalen an der Regierung führen die Trennung des Staates und der Kirche ein, was starke Spannungen im Lande heraufbeschwört.
1906 : der Grubenunglück von Courrières ist bis heute die größte Bergwerkskatastrophe Europas mit 1099 Todesopfern. Sie verursacht eine politische Krise und eine soziale Bewegung, die zu demwöchentlichen Ruhetag führt.
Die Italiener sind, kurz vor dem ersten Weltkrieg, 420 000 im Land.
Dieser bricht aus, ein Krieg, den Poincaré und Clémenceau genauso wie der Kaiser Wilhelm wünschten. Der Rachegeist nach der Niederlage despreußischen-französischen Kriegs 1871, die Hoffnung, Elsass-Lothringen zurückzuhaben, und sogar die ganze Linksufer des Rheines, spielten eine Rolle in diesem Kriegswillen, aber auch der eindrucksvolle und gefürchtete wirtschaftliche Aufstieg Deutschlands.
1917 gab es wichtige Meutereien an der Front: erst unter der Jospin Regierung Ende der neunziger Jahren wurden die damals erschossenen Soldaten rehabilitiert.
Der Krieg kostete Frankreich 1,4 Millionen Toten.
Beim Friedensvertrag von Versailles zeigte sich Frankreich unerbittlich: der Krieg hatte ein Vermögen gekostet und der Besiegte sollte dafür bezahlen. Die französischen Truppen besetzen das Saarland und die Ruhr, deren Industrien zugunsten Frankreichs arbeiten.
Die Unnachgiebigkeit Frankreichs, was Kriegsreparationen anbelangt, führte zur deutschen Inflations-Krise und hat, zusammen mit dem deutschen Demütigungsgefühl, einen Anteil an der Verantwortung an die Nazimachtübernahme.
In den zwanziger Jahren wandern 700 000 Polen ein, meistens um im Bergbau zu arbeiten.
1936 bilden Sozialisten, Kommunisten und Radikale die Volksfront, gewinnen die Wahlen und übernehmen die Regierung. Es braucht jedoch den Druck eines zweimonatelangen Generalstreiks, um ein großartigen Sprung nach vorne zu machen: die 40-Stundenwoche, bezahlter Urlaub, bedeutende Lohnerhöhungen.
Der sozialistische Leiter Leon Blum macht jedoch große Fehler: er will sich in denspanischen Bürgerkrieg nicht einmischen. Daladier lässt Hitler in München freie Hand.
„Lieber Hitler als die Volksfront“ ist die Parole der Bourgeoisie-parteien.
Als der Krieg ausbricht, wartet die französische Armee brav hinter der Maginot-Linie ohne anzugreifen, derweil Hitler in Polen einfällt, der sogenannte „komischer Krieg“.
In Mai 1940, innerhalb eines Monats, ist Frankreich zur Kapitulation gezwungen: die komische Niederlage, schrieb Marc Bloch, weil sie nach Verrat roch.
Der Marschall Petain und sein Minister Laval führen den „Französischen Staat“. Die meisten Bürgerrechte sind aufgehoben. Kommunisten, Gewerkschaftler sind durch das Vichy-Regime verfolgt und eingesperrt.
Das Lager von Gurs, in den Pyrenäen, in denen zuerst die spanischen Republikaner in Gefangenschaft saßen, und zwar nur unter französischer Bewachung, dient jetzt auch für Juden. Von dort werden 4000 Personen nach Auschwitz gebracht via den berüchtigten Lager Drancy.
Gleich nach der Befreiung, entsteht der Mythos eines Frankreichs, das sich wie ein Mann im Widerstand eingesetzt hätte: dieser betraf leider nur 2% der Bevölkerung, die anderen waren meistens passiven Mitläufer.
Der Widerstands Nationalrat, der Gaullisten und Kommunisten vereinigt, baut ein soziales Fortschrittsprogramm auf, das den Rückstand Frankreichs im sozialen Gebiet aufholt, bzw. mit der Gründung der Sozialsicherheit. Hauptindustrien sollen verstaatlichtwerden.
Die Landung der Alliierten findet in der Normandie statt.
Als Hauptfigur des Freien Frankreichsin London, leitet der General de Gaulle die vierte Republik nach der Befreiung von Paris.
Die Frauen Frankreichs wählen für das erste Mal, viel später als in anderen Ländern.
Am 8. Mai 1945, Tag der nazi Kapitulation, in Sétif, Algerien, fängt ein Aufstand an, der die Unabhängigkeit des Landes fordert: einige sprechen von 8 000 Opfern der französischen Garnison, andere von 30 000.
1946 wird (endlich!) der Code de l’indigénat (das Einheimische Gesetz) abgeschafft, das die Zwangsarbeit in den Kolonien ermöglichte.
Im gleichen Jahr beginnt der Indochina Krieg, der 1954 endet nach der französischen Niederlage von Dien Bien Phu. Und gleich fängt ein anderer an, in Algerien, der mit der Anerkennung Algeriens Unabhängigkeit 1962 endet.
Am 18. Oktober 1961, fiel eine schwer zu schätzende Zahl von algerischen Demonstranten zum Opfer der Pariser Polizei unter der Leitung vom Präfekt Maurice Papon, der auch an der Verschleppung von Juden aus Bordeaux beteiligt war. In seinem Prozess wurde er jedoch freigesprochen, weil das Gericht anerkannte, dass er nicht wissen konnte, was den Leuten geschehen würde.
Anfang der sechzigerJahre, ist es praktisch aus mit dem französischen Kolonialreich.
Ereignisse in Mai 68 gab es nicht nur in Frankreich, auch in den Vereinigten Staaten, schon wegen des Protests gegen dem Vietnamkrieg, auch in Deutschland und sonst noch wo. Was in Frankreich eigenartig war, sind die Sozialforderungen der Arbeiter, die die Studentenbewegungen begleiteten, und durch einen zwei Monate langen Generalstreik erlangt wurden.
1981 wurde François Mitterrand der vierte Präsident der fünften Republik, deren Verfassung De Gaulle 1958 den Franzosen aufgezwungen hat. Nach seiner Machtübernahme und bis heute, sind manche soziale Eroberungen zurückgenommen worden, und das wichtigste Werk seines 14 Jahre langen Machtbesitzes mag wohl die Abschaffung des Todesurteils sein.
Die fünfte Republik gewährt dem Präsidenten eine außergewöhnliche Rolle und Macht für eine sogenannte Demokratie. Der Präsident darf, z.B, im Gegensatz zu den Staaten oder England, Syrien angreifen ohne Bewilligung des Parlaments.
Frankreich gibt sich viel Mühe um die Frankophonie, die französische Sprache auf der Welt zu unterstützen, und widmet sogar ein welteinzigartiges Ministerium zu diesem Ziel: Sehnsucht nach der Zeit, wo Frankreich über Europa herrschte, oder nachdem kolonialistischen Imperium? Oder beides ?
Daniel MURINGER