Mulhouse se met à l’heure japonaise à l’occasion de « Mulhouse loves Japan ». Nous avions rappelé cet évènement dans nos colonnes BD (avec Tezuka et Ikeda) et nous voulions aller plus loin sur cette thématique.
Sur la brochure du site, on peut lire : « Labellisé Japonismes 2018, Mulhouse ♥ Japan met en valeur la sensibilité existant entre les Français et les Japonais dans les arts, la culture, la littérature et l’accent sur l’harmonie et le respect de la nature. » Mais quelle ne fut pas notre surprise, entre l’art floral et les estampes, le Taïko ou la cérémonie du thé, de ne trouver aucune référence à une thématique forte de l’amitié alsaco-japonaise : le nucléaire !
En effet, on dénombre 54 réacteurs nucléaires au Japon (contre 58 en France) et tous sont aujourd’hui à l’arrêt. Mais le rapprochement entre nos deux histoires s’est fait autour de la catastrophe nucléaire de Fukushima dont la situation, 7 ans plus tard, est loin d’être réglée. Encore un exemple, s’il en était besoin, de l’urgence de sortir de cette énergie meurtrière. En Alsace, on repousse sans cesse la fermeture de la doyenne des centrales qui a dépassé de 15 ans sa longévité supposé (et dans quel état !). Fukussenheim, c’était d’ailleurs le nom de la manifestation antinuke du Molodoi en 2016 à Strasbourg.
De nombreuses personnalités japonaises se sont même pressées dans notre région pour témoigner de l’horreur, et notamment l’ancien premier ministre nippon, Naoto Kan. Cet ex-défenseur du nucléaire est devenu l’un des hérauts de la lutte anti-nucléaire.
Au Japon, comme en Alsace, l’urgence de la sortie du nucléaire s’ancre dans une approche commune de la sauvegarde de la planète. Si Mulhouse loves Japan doit mettre en avant les liens entre nos deux pays, il manque une approche un peu plus politique sur le Japon moderne. Un point à mettre à l’ordre du jour de la prochaine manifestation ?
Un voeu pour l’humanité, à apposer sur les arbres à souhaits