Les gilets jaunes installés au Kaligone à Kingersheim depuis novembre 2018 ont apparemment du souci à se faire. Le maire, Jo Spiegel, semble en effet vouloir évacuer sous 15 jours le frêle ilot de résistance anti-macronienne.
Procédant d’abord par onctions paternelles: « Je fais partie des élus qui ont témoigné de la compréhension et de la sympathie » ou « la révolte que vous avez exprimée vient des profondeurs de notre pays ».
Il décline alors les 3 matrices qui guidèrent son attitude à leur égard: bienveillance (pour leur situation difficile); respect (pour un mouvement social qu’il n’a pas cherché à exploiter); et exigence (prière de laisser les commerçants commercer et de tenir propre).
C’était bien la moindre des choses exigibles à leur endroit, dès lors que l’on sait que les vrais dépotoirs ne sont qu’à quelques encablures de là: Eselacker (à 100 mètres), et le plan d’eau Décathlon (à 3000 mètres environ).
Mais après l’onction, la batonite municipale reprend vite le dessus: exigence de réciprocité déçue, imputations de rixes, départs de feux et insultes envers les pompiers, danger lié à la proximité avec un coffret à gaz.
Enfin, Spiegel leur reproche de tarder à accepter la mise à disposition d’un lieu où ils pourront débattre, ce qu’ils s’interdisaient bien sûr de faire sur la voie publique ! La démocratie ne se vivant pas par « éclipses », leur assène-t-il, avec bienveillance évidemment.
Difficile pour autant de dire si la démocratie ne se vit pas, déjà, par « ellipses », au sein de la municipalité kingersheimoise.
Vous trouverez ci-dessous le courrier de Jo Spiegel, suivi de la réponse du collectif des gilets jaunes du Kaligone:
Réponse-demande-de-salle-Gilets-JaunesDROIT-REPONSE-MAIRIE-KINGERSHEIM