Le ministre de la San­té Jens Spahn annon­çait ce ven­dre­di que l’épidémie de nou­veau coro­na­vi­rus est désor­mais sous contrôle et gérable en Allemagne. 

« Nous pou­vons main­te­nant dire que cela a réus­si, nous avons réus­si à pas­ser d’une crois­sance dyna­mique à une crois­sance linéaire, les taux d’infection ont dimi­nué de manière signi­fi­ca­tive », a t‑il indi­qué lors d’une confé­rence de presse. Le pays aura tes­té à ce jour 1 728 357 mil­lion de per­sonnes, contre 333 000 en France. Il déplore un peu plus de 4000 morts, contre près de 18 000 en France. 

Le très sur­veillé taux d’infection (ou nombre de repro­duc­tion de base R0) est pour la pre­mière fois des­cen­du à moins de 1. Cet indice mesure le nombre de per­sonnes en moyenne conta­mi­nées par chaque malade du Covid-19. Il est des­cen­du à 0,7 selon l’estimation publiée jeu­di soir par l’ins­ti­tut Robert Koch, l’autorité fédé­rale char­gée de la veille épi­dé­mio­lo­gique. Ce qui signi­fie un reflux net des capa­ci­tés de contaminations. 

De ce fait, la pre­mière éco­no­mie de la zone euro a annon­cé un allé­ge­ment pro­gres­sif de ses mesures de res­tric­tions contre la pan­dé­mie de coronavirus.

Cer­taines res­tric­tions sont main­te­nues, mais un cer­tain relâ­che­ment pré­vau­dra dès la semaine pro­chaine. Des inter­dic­tions qui par ailleurs, n’ont jamais atteint le niveau de ridi­cu­li­té et d’a­bus connu par ici. 

Ange­la Mer­kel, reste tou­te­fois pru­dente, et assure que l’es­sen­tiel est de ne pas mettre en péril ce qui a été réa­li­sé jus­qu’à pré­sent. Aver­tis­sant qu’à par­tir d’un indice de 1,1 (soit 10% d’augmentation des conta­mi­na­tions) le sys­tème de soin fédé­ral recom­men­ce­rait à souf­frir. Sachant qu’une situa­tion cri­tique, com­pa­rable aux situa­tions de détresses ita­liennes, espa­gnoles ou fran­çaises, n’est encore jamais sur­ve­nue au niveau fédé­ral. Bien au contraire, les alle­mands ayant sym­bo­li­que­ment accueillis des patients fran­çais et ita­liens ces der­nières semaines. 

Quelles sont les « règles de contact » (pas d’ap­pel­la­tion guer­rière ou nucléaire ici) en vigueur jusque maintenant ?

Les règles en vigueur conti­nuent de s’ap­pli­quer à tous les habi­tants du Bade-Wur­tem­berg et de la Rhé­na­nie-Pala­ti­nat: à l’ex­té­rieur, vous pou­vez être seul mais pas plus de deux. Les membres d’un ménage, par exemple les familles, peuvent sor­tir ensemble, même s’il y a plus de deux per­sonnes. Une dis­tance d’au moins 1,5 mètre s’ap­plique également.

Quid des masques à l’avenir ?

Pour les habi­tants du Bade-Wur­tem­berg et de Rhé­na­nie-Pala­ti­nat, le port de masques de pro­tec­tion dans les maga­sins et dans les trans­ports publics est for­te­ment recom­man­dé. Cepen­dant, cela ne signi­fie pas pour autant l’u­sage d’un masque médi­ca­le­ment régle­men­té. « Un masque fabri­qué arti­sa­na­le­ment est ini­tia­le­ment suf­fi­sant », selon le Pre­mier ministre du Bade-Wur­tem­berg, Win­fried Kret­sch­mann (Verts).

Quand les écoles rou­vri­ront-elles, et avec qui ?

Dans le Bade-Wur­tem­berg: le fonc­tion­ne­ment des écoles repren­dra pro­gres­si­ve­ment à par­tir du 4 mai. Les uni­ver­si­tés et les jar­dins d’en­fants res­te­ront fer­més. Les étu­diants qui sont sur le point de pas­ser leurs diplômes devraient retour­ner en classe. « Ils sont éga­le­ment assez âgés pour res­pec­ter les règles de dis­tance », a décla­ré Kret­sch­mann. Ce n’est que plus tard que les élèves de qua­trième année devraient retour­ner dans les écoles pri­maires afin de pas­ser de manière ordon­née les épreuves vers les classes supérieures.

Selon le minis­tère de la Culture (lequel gère l’en­sei­gne­ment), les ensei­gnants appar­te­nant au groupe à risque, en rai­son de leur âge, ne devraient pas ensei­gner (ver­ra-t-on appli­cables en France ces mêmes pres­crip­tions de bon sens ?). Les élèves ayant déjà souf­fert de mala­dies chro­niques devraient éga­le­ment res­ter à la mai­son, tout comme les élèves dont les parents appar­tiennent aux groupes à risque. « La pro­tec­tion de la san­té passe avant tout », a sou­li­gné la ministre de la Culture Susanne Eisen­mann (CDU).

En Rhé­na­nie-Pala­ti­nat: à par­tir du 27 avril, les diplô­més du secon­daire et tous les étu­diants pro­fes­sion­nels qui ont un exa­men final cette année devraient aller en cours, a décla­ré la ministre de l’É­du­ca­tion de Rhé­na­nie-Pala­ti­nat, Ste­fa­nie Hubig (SPD). Ceux-ci com­men­ce­ront le 4 mai pour tous les élèves qui pas­se­ront un exa­men final l’an­née pro­chaine et pour les élèves de qua­trième année du pri­maire. Les jar­dins d’en­fants res­tent fer­més pour le moment. Les uni­ver­si­tés devraient éga­le­ment res­ter fer­mées dans un pre­mier temps, à l’ex­cep­tion du pas­sage d’exa­mens et de cer­taines acti­vi­tés, notam­ment dans les laboratoires.

À quoi res­sem­ble­ront les cours ?

C’est la grande incon­nue, tout comme en France. Les ministres de la Culture devraient désor­mais réflé­chir à des mesures d’hy­giène et de pro­tec­tion dans les pro­chaines semaines. En plus des cours, il fau­dra évo­quer les moda­li­tés de pauses et le fonc­tion­ne­ment des bus scolaire.

Quels maga­sins peuvent rouvrir ?

Dans le Bade-Wur­tem­berg et en Rhé­na­nie-Pala­ti­nat, les maga­sins d’une sur­face de vente allant jus­qu’à 800 mètres car­rés peuvent rou­vrir à par­tir du lun­di 20 avril, sous condi­tions. Quelle que soit la région, cela s’ap­plique éga­le­ment aux conces­sion­naires auto­mo­biles, aux ven­deurs de cycles et aux librai­ries. Les énormes files d’at­tente dans les rues et la conges­tion dans les centres-villes doivent être évi­tées. Les bars, clubs, dis­co­thèques, pubs, théâtres, opé­ras et salles de concert res­tent fer­més. Les salons de coif­fure devraient se pré­pa­rer à reprendre leurs acti­vi­tés le 4 mai, sous cer­taines condi­tions, notam­ment parce que des exi­gences d’hy­giène très par­ti­cu­lières leur sont applicables.

Quand les évé­ne­ments col­lec­tifs sont-ils à nou­veau autorisés ?

Selon les ser­vices de la chan­cel­le­rie, les grands évé­ne­ments à carac­tère col­lec­tif sont inter­dits jus­qu’au 31 août. Les Län­der devraient donc éta­blir des régle­men­ta­tions spé­ci­fiques, notam­ment liées à la taille des évé­ne­ments. Les évé­ne­ments spor­tifs avec des spec­ta­teurs en sont éga­le­ment affec­tés. Mais la ques­tion de savoir si des matchs de foot­ball à huis clos pour­ront se tenir en Bun­des­li­ga et en 2e divi­sion reste ouverte.