DBG (Fédé­ra­tion des syn­di­cats alle­mand) – Dis­trict Hesse-Thuringe

Franc­fort, le 4 mai 2020

Le 8 mai marque à nos yeux de manière égale la vic­toire de l’humanité et de la démo­cra­tie en Europe, mais nous confère aus­si une mis­sion pour le pré­sent”. À l’occasion du 75è anni­ver­saire de la libé­ra­tion du fas­cisme et de la guerre le 8 mai, l’association des vic­times du régime nazi – la fédé­ra­tion des anti­fas­cistes de Hesse, le DGB de Hesse-Thu­ringe et la « Fédé­ra­tion inter­na­tio­nale des résis­tants », FIR (en fran­çais dans le texte), lan­cèrent dès jan­vier  un appel au Pre­mier ministre (NT : du Land de Hesse) Vol­ker Bouf­fier afin que le gou­ver­ne­ment du Land de Hesse exa­mine la pos­si­bi­li­té de décla­rer le 8 mai jour férié légal en 2020. « En ces temps où le racisme, l’antisémitisme et les idées iden­ti­taires ne cessent de croître,  font tache d’huile et en tant qu’alternatives auto-pro­cla­mées remettent la démo­cra­tie libé­rale en ques­tion, en ces temps il est impor­tant de don­ner des signaux appro­priés », selon Sil­via Gin­gold (VVN-BdA Hes­sen), Dr. Ulrich Schnei­der (FIR) et San­dro Witt (DGB Hesse-Thuringe).

La péti­tion,  « faire du 8 mai un jour férié ! Ce qu’il faut faire 75 ans après la libé­ra­tion du fas­cisme ! », lan­cée sur l’ensemble du ter­ri­toire fédé­ral par la VVN- BdA et sa pré­si­dente d’honneur, la sur­vi­vante d’Auschwitz Esther Beja­ra­no, a recueilli en moins de deux semaines plus de 50 000 signa­tures, par­mi les­quelles éma­nant de mil­liers de syn­di­qué-e‑s.

Esther Beja­ra­no dit : « J’exige : le 8 mai doit deve­nir un jour férié ! Un jour où l’on pour­ra célé­brer la libé­ra­tion de l’humanité du régime nazi. Cela s’impose depuis sept décen­nies. Et cela contri­bue­ra peut-être à com­prendre enfin que le 8 mai 1945 est le jour de la libé­ra­tion, de l’écrasement du régime nazi. J’ai été pous­sée, comme beau­coup d’autres dans les camps de concen­tra­tion, sur la marche de la mort. Ce n’est qu’au début que j’ai été libé­rée par des sol­dats amé­ri­cains et russes. Le 8 mai serait donc l’occasion de médi­ter sur les grandes espé­rances de l’humanité : sur la liber­té, l’égalité, la fra­ter­ni­té – et la sororité ».

La réponse de la chan­cel­le­rie d’État de Hesse à notre demande laisse entre­voir un consen­te­ment. « La mémoire de la période d’avant, de pen­dant et d’après la Deuxième guerre mon­diale et des atro­ci­tés du natio­nal-socia­lisme devient de plus en plus impor­tante, au fur et au mesure qu’il ya de moins en moins de gens qui puissent en rendre compte à par­tir de leur propre vécu ».

Le maire de Franc­fort, Peter Feld­mann, a, entre autres, fait part de son sou­tien au pro­jet. Il a sou­li­gné que le 8 mai est déjà un jour de célé­bra­tion et de mémoire dans quelques pays euro­péens. Un jour férié légal, que de nom­breux acteurs poli­tiques réclament éga­le­ment pour l’Allemagne, serait, en tant que jour de conver­gences contre le racisme, l’antisémitisme et la xéno­pho­bie un signal important.

Le DGB de Hesse-Thu­ringe, la FIR et le VVN-BdA sou­haitent une large par­ti­ci­pa­tion de la socié­té civile non pas uni­que­ment mais éga­le­ment au débat por­tant le 8 mai en tant que jour férié. »

Nous appe­lons pour le 8 mai 2020 à une com­mé­mo­ra­tion décen­tra­li­sée.  Des pan­neaux et des affiches devront remer­cier les libé­ra­teurs sur les lieux qui rap­pellent les vic­times du fas­cisme et les com­bat­tant-e‑s de la résis­tance. De même, nous envi­sa­geons de dépo­ser des oeillets rouges ou des bou­quets mul­ti­co­lores aux endroits qui rap­pellent les étapes de la libé­ra­tion, et éga­le­ment dans l’ensemble du pay­sage urbain ( par exemple aux plaques de rues). Ces actions seront par­ta­gées ensuite avec tout le monde sur les réseaux sociaux. Nous comp­tons mon­trer ain­si le nombre de gens pour qui le 8 mai en tant que jour férié est impor­tant, et nous exi­geons du gou­ver­ne­ment du Land de Hesse qu’il déclare pour l’année pro­chaine le 8 mai comme jour férié en Hesse.