A équidistance d’une cinquantaine de kilomètres, entre Colmar et Mulhouse, de l’autre côté du Rhin, la respectable cité de Freiburg im Breisgau, et ses 230 000 habitants, flanquée aux abords de la forêt noire.
10 hectares d’une ancienne gravière fermée dans les années 80, dans la proche banlieue de la ville, le Flückigersee. Le lac de Fluckiger, du nom de la société de matériaux de construction qui y puisait ses ressources granulaires. Mais le lac fut un lac avant d’être une gravière, d’où l’épithète soigneusement entretenu.
Entre quelques plants horticoles sur un versant de butte, quelques monticules engazonnés, deux bars et un grill-restaurant, les familles s’y précipitent, en une halte lointaine du bruit épidémique, prélassent et barbotent en cette belle journée d’été, autour d’une eau légèrement trop riche en phosphates.
Sans soute un héritage du bombardement de novembre 1944, où 244 tonnes de bombes phosphorées étaient déversées dans un raid aérien (et un total de 14 000 engins étaient précipités sur la ville).
Le site devint bientôt un dépotoir, avant de renouer avec sa fonction économique jusqu’en 1983.
La pollution gangrène d’ailleurs toujours les eaux de consommation de la cité, mais dans une moindre mesure aujourd’hui.
De pollution, et de l’avenir de la planète, il est justement question sur les troncs de toute une palanquée d’arbres, aménagés en un parcours sylvestre, à quelques pas des immeubles et pavillons d’habitation qui enserrent tout l’ouest du plan d’eau urbain, à la manière d’un exorcisme collectif.
Des cartons semblant maintenus par une paire de doigts issus de l’arbre, interpellent le quidam, sur l’air d’un livre ouvert végétalisé, comme une variante de nos journaux muraux. A ceci près que le messager est anthropomorphisé, et prend directement le passant à partie.
La série de photos prises lors de notre cheminement pédestre vous en disent la teneur :