A Strasbourg, la manifestation contre la loi « sécurité globale » compta plus de 2000 personnes, ce 28 novembre. Elle fut semble-t-il menée par des militants politiques, lycéens et enseignants, enfin journalistes, notamment soucieux des libertés publiques, et opposés à l’article 24, relatif à l’usage restrictif des images concernant la police. Un article d’ailleurs toujours objet de tractations entre le gouvernement et l’Assemblée Nationale.
Le défilé mulhousien a fait valoir sa différence, comme il en est presque toujours. Rassemblant 300 à 400 personnes, il fut également plus hétéroclite que son homologue strasbourgeois.
Entre ceux qui dénonçaient le virus de la peur, l’impunité policière, l’usage des masques, la présence de gilets jaunes, quelques syndicalistes, une poignée d’antinucléaires, des militants de ANC-COP21, ou ceux hostiles à la dette, d’autres qui articulent la lutte pour le principe de liberté et la fraternisation avec la police, on pouvait largement garnir son cabas dans ce marché idéologique un peu fourre-tout, dont le départ était donné… au marché de Mulhouse !
Le paroxysme étant atteint avec les brochures en papier glacé diffusées par la « Red family », groupuscule inconnu jusque là, mais dont l’animateur s’adresse à ses ouailles, en voix off sur internet, depuis un réseau social russe, les enjoignant à diffuser la bible du moment. Ces marchands de Vérité d’un nouveau genre brassent des thématiques circulaires et complotistes : les scandales sanitaires, dont une « fausse épidémie mortelle », mais aussi la vaccination par puce intradermique, la cause du foetus « qui est une personne », alors que ceux-ci « sont utilisés dans l’alimentation »…
Le rassemblement se conclura par une prise de parole, essentiellement consacrée à la politique sanitaire, devant le bâtiment de la sous-préfecture, tandis que quelques participants tenteront vainement d’inciter les manifestants à se rendre (à nouveau) devant la Porte jeune.
Salut à tous,
Entre un rassemblement très politique et très ciblé (article 24, liberté de la presse …) et ce « happening » bricolé je ne sais pas sur des thèmes pour le moins hétéroclites, sans relation directe avec ce qui se passe dans l’actualité du moment, il n’y a pas « photo ». C’est le moins que l’on puisse constater.
Comment se fait-il qu’à Strasbourg, les gens sont motivés d’une autre manière qu’à Mulhouse. Les journaux du Crédit Mutuel sont pourtant identiques dans les deux régions. Donc, en théorie, les infos le sont aussi !
Mulhouse, fut un temps, était le creuset du mouvement revendicatif et syndical. Les vieux, dont je fais partie, y ont souvent participé en battant le pavé pour défendre qui la SACM, qui les imprimeries, qui la Sécurité Sociale, l’école, les hôpitaux … la liste n’est pas exhaustive.
Aujourd’hui, les gens ne bougent plus. Ils sont devenus inertes, à force d’être assommés. Sauf pour les « black fryday » (vendredi noir en français) une mode importée d’outre atlantique comme beaucoup d’autres choses futiles !
Que sommes nous devenus, nous les « croyants » en un monde de fraternité et d’entraide ? J’ai bien peur que ce ne soit pas que la nature qui soit en péril, mais la pensée, la poésie, l’imagination qui est le ferment de la lutte pour un monde meilleur. Tout ceci est apparemment reléguée aux « clics and collects » d’une autre pensée devenue primordiale : le consumérisme et le complotisme … Il serait peut-être utile de sortir un peu de derrière son ordi et de retourner dans la vraie vie, celle où les gens se battent pour leur(s) liberté(s) qui se transforme(n)t tous les jours un peu plus en « peau de chagrin ».
Prenez soin de vous, bon courage et bonnes fêtes quand même. Il ne manque plus que le sapin … les boules nous les avons déjà depuis un moment !