De manière inattendue, ce sont les « Dernières Nouvelles d’Alsace » qui nous rappellent à une certaine inattention sociale.
En effet, quelques lignes publiées hier dans le quotidien alsacien font état du rapport publié par l’observatoire des inégalités sur la concentration des richesses dans certains quartiers des grandes métropoles françaises.
Le journal ne mentionne pas dans son entrefilet que ledit « Rapport sur les riches en France » a pourtant été publié le 9 juin 2020, et qu’il vient de faire l’objet d’un article de rappel.
Le propos en est édifiant. On peut notamment y lire que : « La bourgeoisie économique de province est globalement moins riche que celle de Paris et de sa proche région, mais elle sait aussi se mettre à l’abri dans ses espaces réservés ».
Pour parvenir à cette conclusion, l’organisme a repris les données de l’Insee (l’Institut national de la statistique et des études économiques) de 2016.
On identifie d’ordinaire assez aisément les zones de richesse dans les quartiers parisiens, tels qu’ils s’exposent dans les 16ème et 7ème arrondissements de la capitale.
Mais on connait en revanche plus mal la stratification des fortunes dans les quartiers de province. Et celle-ci a de quoi stupéfier nombre de personnes.
Car c’est l’une des villes françaises les plus pauvres de France, celle où se concentre le plus de difficultés économiques et sociales de toute la région, c’est-à-dire Mulhouse, qui trône en tête du « top 20 » des catégories sociales les mieux dotées, avec un revenu minimum de 105 000 euros, constitués par 10% de ses habitants les plus aisés.
Le quartier en question ne constituera une surprise pour aucun mulhousien : il s’agit du Rebberg Sud-Est.
Un revenu de 105 000 euros, soit 8 750 euros par mois après impôts, à mettre en regard avec les 15 370 euros de revenus médian perçus dans l’année par la population générale dans la cité, soit 1 280 euros mensuels.
Un montant qui représente toutefois deux fois moins que celui observé pour les recordmans de France, situés dans le 7ème arrondissement de Paris, plus exactement dans le quartier du « Gros caillou », avec 210 144 euros de revenus annuels !
Le quartier Rebberg-Nord, quant à lui, doit faire peine à ses habitants, lesquels doivent se considérer comme les bourgeois les moins lotis du monde, avec 81 853 euros de revenus annuels seulement, occupant une misérable 15ème place au sein du top 20 des quartiers provinciaux !
Autre grande ville pauvre, à laquelle on compare souvent Mulhouse, c’est à dire Marseille. Elle est également la ville qui regroupe le plus de quartiers riches en dehors de la région parisienne…
A quoi est due la pauvreté extrême de Mulhouse et de Marseille ? On peut se poser la question dans la mesure où, compte tenu du fait que ces villes possèdent les provinciaux les plus riches de France, il n’en a donc pas toujours été ainsi. Mulhouse et Marseille ont du avoir quand même des moments de gloire économique et sociale, non ? Par conséquent cette pauvreté est-elle en lien avec la forte densité de population maghrébine issue de l’immigration de la génération précédente ainsi que de la migration due à la porosité des frontières avec les pays limitrophes ?