En écho à la mobilisation nationale « agir contre la réintoxication du monde » les organisations Le chaudron des alternatives, Extinction rébellion, Alternatiba, et Rucssa en lutte contre l’implantation d’Amazon en Alsace ont appelé à poursuivre la mobilisation citoyenne à Ensisheim, en ce samedi 15 mai entre 11h à 15h, pour une fête du printemps destinée à faire germer des graines d’espoir.
L’artificialisation des sols en Alsace est l’une des plus importantes de France. De sorte que la soustraction de 16 ha de terres agricoles apparait comme une aberration pour les organisations écologistes.
Le projet contesté étant d’édifier un entrepôt voué à l’e‑commerce, d’une dimension de 190 000 m² (soit 19 hectares) sur la commune de Ensisheim. Plus exactement 44 000 m² au sol, avec 23 mètres de hauteur sur quatre niveaux, dont trois étages robotisés.
Les opposants au projet de construction rappellent que celui-ci aurait de graves conséquences localement sur l’économie et le cadre de vie des habitants et des habitantes, mais encore plus globalement sur le climat, la biodiversité, l’emploi et le maintien des commerces de proximité.
La situation est rendue particulièrement tendue par le fait que Michel Habig, notamment maire de Ensisheim, et l’ensemble des élus locaux, refusent obstinément de communiquer sur le motif de la construction et l’identité réelle de l’exploitant. M. Habig affirmant à qui veut l’entendre ne pas connaître le client final du projet d’entrepôt…
Le même élu, qui sous la plume de l’inimitable éditorialiste de L’Alsace, Laurent Bodin, affirmait en décembre dernier avoir effectué son premier achat sur le site de vente en ligne : « C’est hyperpratique ! Cela évite la foule dans les magasins et permet de respecter les gestes barrières » !
Ô désespoir pour le conseiller départemental et président de la communauté de communes du Centre Haut-Rhin, qu’est également Habig, Amazon a officiellement démenti son installation sur place, tandis que des centres de stockage sont bien prévus à Metz, Fontaine (près de Belfort), et désormais Neuenburg, du côté allemand.
Une logique de toile d’araignée qui persuade les organisateurs du rassemblement que l’opérateur américain a toutes les raisons de s’installer sur place.
Et quand bien même il n’en serait rien, un autre géant du e‑commerce entrainerait les mêmes nuisances prévisibles, soit un trafic de 1 000 camions et de 4 500 véhicules utilitaires par jour en moyenne.
L’association Les amis de la Terre France propose à ce sujet des amendements aux députés, visant à instaurer un moratoire sur la construction d’entrepôts de e‑commerce.
Après la plantation symbolique de semis sur les terres agricoles, le rassemblement statique s’est conclu dans une ambiance musicale festive après quelques prises de parole.
Ci-dessous, une galerie photographique proposée par notre collaborateur Martin Wilhelm :