Il y avait 3500 personnes environ qui défilaient ce samedi à Mulhouse, pour le neuvième samedi consécutif, contre le pass sanitaire, et plus encore contre les conséquences sociales de celui-ci.
En effet, le mouvement est arrivé à un point d’inflexion pour nombre de ses participants actifs. Personnel soignant et depuis quelques jours salariés des services dans le secteur privé, sont sommés d’effectuer une première vaccination d’ici le 15 septembre, ou de voir leur contrat de travail suspendu sans solde, à toute le moins jusqu’au 15 novembre, date fixée pour la fin d’application du pass sanitaire en France.
Rien ne dit que la mesure ne sera pas reconduite, au nom d’un quelconque prétexte sanitaire. Olivier Véran n’en faisant pas mystère dans les télés ou radios où il s’est trouvé invité.
De multiples tendances politiques et idéologiques se coudoient au sein des défilés du samedi, depuis le début de la séquence sociale, initiée en juillet. Nous avons notamment relaté la présence sporadique de l’Action Française dans les rangs.
Mais la gauche et des syndicalistes, notamment issus de la CGT, sont cette fois résolus à faire entendre leurs revendications, alors que se profile un choc social d’envergure après le 15 septembre.
Des estimations font déjà état de 300 000 personnels soignants non encore vaccinés, et donc susceptibles de ne plus pouvoir reprendre leurs fonctions d’ici 3 jours.
Alors que les prises de parole devant les manifestants sont redondantes depuis des semaines, quelques figures militantes de gauche tentent cette fois de s’adresser à la foule, alors qu’un discours très hostile aux vaccins est largement relayé au micro de la sono centrale.
Un militant disposé à intervenir sur les conséquences sociales du pass sanitaire est simplement interdit de parole.
La figure militante de la CGT et du NPA, Françoise Ruch, force un peu pour prendre le micro, après que celui-ci ait été refusé au militant dont on a coupé le sifflet.
Elle relate le piège que tend Macron, celui de la division entre vaccinés et non vaccinés, et sur la nécessité de faire face ensemble contre ce « ballon d’essai » de la part du gouvernement.
Cette prise de parole a été de loin la plus applaudie. Les militants du front social ont notamment vu depuis lors des participants les rejoindre sous leur banderole.
Les manifestants étaient 1500 à Strasbourg et au moins 2500 à Colmar.
Nous avons par ailleurs retrouvé le discours que le militant n’a pu lire au micro des organisateurs. Il est reproduit ci-dessous :
Enfin, voici la galerie photographique proposée par notre ami et collaborateur Martin Wilhelm :
Bonjour.
Merci d’avoir recherché et publié le papier du militant interdit de parole. Ce qui est écrit est tout à fait exact et absolument pas dangereux au point de devoir être censuré par les organisateurs de la manifestation mulhousienne (?!). Sur quelle base d’ailleurs cette censure ?
Maintenant, au sujet justement des responsables de ces manifestations organisées à Mulhouse, vous serait-il possible d’investiguer pour nous donner plus d’informations sur leur identité et leur statut ?
Ce serait appréciable, je pense, pour beaucoup de manifestants qui lisent vos articles car, par exemple moi, manifestant pourtant régulièrement depuis le début (je suis contre la discrimination que le pass sanitaire engendre en France), je suis plutôt toujours dans le flou à ce sujet. Et j’ai beau interroger d’autres manifestants, ceux-ci, apparemment, sont aussi dans le même cas que moi : dans le flou et l’interrogation. Ce qui, à mon avis, n’est finalement pas si normal que ça, car on a le droit de savoir précisément qui organise ces manifestations et qui on suit, surtout du fait que j’ai l’impression que l’on entend moins ceux du début et plus d’autres personnes que l’on n’avait pas forcément vues jusqu’à présent. Bref, c’est le flou. Donc merci, si vous avez des infos précises, de bien vouloir nous en dire un peu plus…
Par ailleurs, concernant votre chiffre à savoir 3500 manifestants pour cette 9ième manifestation, je pense qu’il serait bon de les vérifier auprès des organisateurs, et sûrement les revoir à la hausse car je n’ai pas eu l’impression qu’ils avaient baissé d’autant plus que les manifestants, devant la mairie de Mulhouse, remplissaient toute la rue comme à l’habitude depuis quelques semaines déjà.