Dans le cadre de la grève natio­nale du sec­teur social, près d’une tren­taine de per­sonnes par­ti­ci­paient, le mar­di 29 novembre, salle 001 de l’é­cole supé­rieure de praxis social de Mul­house, aux ren­contres mul­hou­siennes mises en œuvre par le col­lec­tif « social enga­gé 68 ». 

Au terme de la réunion, les par­ti­ci­pants étaient conviés à ral­lier Stras­bourg, où se tenait un ras­sem­ble­ment à 14h Place de la Répu­blique, au terme duquel une délé­ga­tion devait être reçue par le cabi­net de la préfète.

Des­ti­né à rendre compte de leur situa­tion pro­fes­sion­nelle, et des pers­pec­tives qui s’ouvrent devant eux, les tra­vailleurs sociaux ont fait état du peu de recon­nais­sance dont ils/elles sont l’objet. 

A com­men­cer par des niveaux de salaire trop bas (pas de prise en compte de l’in­fla­tion, dis­pa­ri­tés sala­riales), des condi­tions de tra­vail dif­fi­ciles et de l’é­pui­se­ment pro­fes­sion­nel, se tra­dui­sant par du burn-out et des équipes en souf­france, un exer­cice pro­fes­sion­nel de plus en plus éloi­gné de l’hu­main, matrice de tout enga­ge­ment dans le sec­teur social, et tou­jours davan­tage de réa­li­tés comp­tables et pro­duc­tives (poli­tiques du chiffres). 

Sans comp­ter la condi­tion étu­diante du sec­teur (comme de tant d’autres), laquelle laisse appa­raitre fra­gi­li­tés mul­tiples et manque d’appétence pour les métiers du sec­teur social. On enre­gistre en effet près de 40% de can­di­dats en moins dans les centres de for­ma­tion depuis une dizaine d’années… 

Sur nos conditions de travail… 

A pro­pos d’exercice pro­fes­sion­nel ren­du dif­fi­cile, nous tenions par ailleurs à faire état des dif­fi­cul­tés ren­con­trées par notre pho­to­graphe au cours du repor­tage. Il lui a en effet été deman­dé de ne rien publier, alors qu’il se bor­nait à effec­tuer quelques pho­tos et opé­rait une cap­ture audio de la ren­contre, laquelle ser­vi­rait le rédac­teur char­gé de publier la brève. 

Cette recom­man­da­tion lui a été confir­mée le len­de­main par télé­phone. Cho­qués par une telle atti­tude qui revient à entra­ver la liber­té d’un pho­to­graphe de presse, nous avions déci­dé de ne rien publier, pen­sant que cette ren­contre n’é­tait peut-être des­ti­née qu’à un usage interne, en vue de la mani­fes­ta­tion strasbourgeoise. 

Qu’elle ne fut pas notre sur­prise en consta­tant que L’Al­sace a publié un compte-ren­du de la réunion, assor­ti de deux pho­tos. La page Face­book du col­lec­tif men­tionne bien enten­du l’ar­ticle du quo­ti­dien appar­te­nant au Cré­dit Mutuel. 

Para­noïa ? Bêtise ? Mal­en­ten­du ? Que des tra­vailleurs du monde asso­cia­tif et ins­ti­tu­tion­nel, dont nous défen­dons les com­bats tout au long de nos articles, se per­mettent de dis­cri­mi­ner le repré­sen­tant d’un jour­nal indé­pen­dant, consti­tue un fâcheux pré­cé­dent pour nous. 

On est libre de culti­ver l’entre-soi et de consi­dé­rer que seule la presse capi­ta­liste est légi­time et a droit de cité. Le cas échant, il ne fau­dra pour­tant pas mau­gréer si celle-ci déci­dait sou­dai­ne­ment de ne plus relayer les actions de mani­fes­tants divers, ou d’en déna­tu­rer leur por­tée, comme elle le fait ordinairement. 

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