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J’ai pu assis­ter, le 17 avril 2023, aux assises rhé­nanes de l’eau à l’hôtel du dépar­te­ment à Stras­bourg. Réunis sous l’égide de  la CEA, des experts fran­çais, suisses et alle­mands spé­cia­listes de la res­source en eau du can­ton de Bâle, du Bad Wur­tem­berg et de l’Alsace ont  dres­sé un état des lieux du Rhin et de la nappe phréa­tique, face au défi du chan­ge­ment climatique.

Éva­lué en termes qua­li­ta­tif (pol­lu­tions diverses et géné­ra­li­sées à toute la nappe alsa­cienne) et quan­ti­ta­tif (baisse chro­nique impor­tante du niveau du Rhin et de la nappe), le bilan et les pers­pec­tives sont plu­tôt alarmistes.

De l’avis du direc­teur de l’agence de l’eau Rhin-Meuse et face aux menaces que fait peser le chan­ge­ment cli­ma­tique sur la vie des popu­la­tions du  bas­sin rhé­nan (inon­da­tions, séche­resses, raré­fac­tion de l’eau …), il s’agit non plus de «d’adapter, mais de trans­for­mer nos modes de vie … ».

Dit autre­ment, il s’agit d’opérer rapi­de­ment une véri­table rup­ture avec notre sys­tème capitaliste.

Et pour­tant … dans un état qua­si- schi­zo­phré­nique*, le gou­ver­ne­ment fran­çais per­siste à vou­loir enter­rer 42 000 tonnes de déchets chi­miques hau­te­ment toxiques dans des gale­ries de l’ancienne mine de potasse Joseph-Else à Wittelsheim.

Com­ment com­prendre l’obs­ti­na­tion du gou­ver­ne­ment qui, face à un état de notre eau déjà très dégra­dée, insiste obs­ti­né­ment à vou­loir enter­rer défi­ni­ti­ve­ment 42000 tonnes de déchets toxiques au fond de la mine, mal­gré les nom­breuses exper­tises attes­tant la remon­tée inévi­table des déchets vers la nappe phréatique ?

Il n’y a qu’une seule déci­sion res­pon­sable qui puisse empê­cher la pol­lu­tion de cette réserve d’eau potable qui ali­mente 7 mil­lions de per­sonnes et ain­si per­mettre aux géné­ra­tions futures d’avoir accès à une eau pré­ser­vée : sor­tir immé­dia­te­ment tous les déchets.

Le  prin­cipe de pré­cau­tion doit être appli­quer pour garan­tir la qua­li­té de l’eau de la nappe phréa­tique, un bien com­mun néces­saire à la vie.

 Le 4 avril der­nier s’est ouverte l’enquête publique rela­tive à une demande 

« D’AUTORISATION POUR UNE DURÉE ILLIMITÉE DU STOCKAGE SOUTERRAIN EN COUCHES GÉOLOGIQUES PROFONDES DE PRODUITS DANGEREUX NON RADIOACTIFS, DANS LA COMMUNE DE WITTELSHEIM ».

Elle se ter­mi­ne­ra le 10 mai prochain.

L’expérience de ma par­ti­ci­pa­tion aux pré­cé­dentes 3 enquêtes publiques sur Sto­ca­mine , celles 1991,1996 et 2016 , me font dou­ter de la volon­té des pou­voirs publics de pro­po­ser aux citoyens une  véri­table par­ti­ci­pa­tion à la prise de décision.

Les enquêtes d’utilité publique ont pour but pre­mier de véri­fier la confor­mi­té d’un pro­jet indus­triel avec la régle­men­ta­tion exis­tante « et non pas de dis­cu­ter de ce qui pose pro­blème pour les citoyens ». 

Pour­tant, si l’ultime moyen « démo­cra­tique » pour dire non à l’enfouissement défi­ni­tif de ces déchets toxiques, véri­table  bombe à retar­de­ment, était de par­ti­ci­per mas­si­ve­ment à cette enquête ? 

Le gou­ver­ne­ment scru­te­ra avec beau­coup d’intérêt le résul­tat de cette enquête.

Expri­mez- vous en 3 clics et trans­for­mez cette enquête publique en véri­table consul­ta­tion popu­laire. C’est par ICI.

Il est impé­ra­tif d’ap­pli­quer le prin­cipe de pré­cau­tion pour garan­tir la qua­li­té de l’eau de la nappe phréa­tique, un bien com­mun néces­saire à la vie.

Exi­geons le désto­ckage de TOUS les déchets, bloc 15 inclus .

Yann Flo­ry, porte- parole du col­lec­tif Destocamine

*dis­tor­sion de la pen­sée et de la per­cep­tion, et perte du contact avec la réalité.


Quelques argu­ments pour deman­der le désto­ckage de tous les déchets :

Rap­pel de l’ar­ticle 7 P 6 de l’ar­rê­té pré­fec­to­ral 1997 https://destocamine.fr/arrete-prefectoral/

L’ex­ploi­ta­tion du sto­ckage sera conduite de façon à assu­rer à tout moment la pos­si­bi­li­té de retrait de tout ou par­tie des déchets

Nous deman­dons au gou­ver­ne­ment de res­pec­ter de l’ar­ticle 7 de l’arrêté pré­fec­to­ral de 1997

Le 10 sep­tembre 2002 un incen­die éclate dans le bloc 15, https://destocamine.fr/liberation-les-mysteres-de-lincendie-de-stocamine/

Ce sont bien des déchets inter­dits de sto­ckage qui seront à l’origine de l’incendie.

L’é­tude com­plé­men­taire https://destocamine.fr/etudes-complementaires-du-brgm/ datée du 26 octobre 2018, pages 5 et 6 pré­sen­tée à la CSS de jan­vier 2019 annonce clai­re­ment la remon­tée de sau­mure mélan­gée aux pro­duits sto­ckés et sa dif­fu­sion dans la nappe phréatique.

L’é­tude indé­pen­dante faite par de experts alle­mands et espa­gnoles https://destocamine.fr/etudes-du-brgm-delais-de-destockage-total-des-dechets/ affirme que le désto­ckage est possible.

Une plainte d’Al­sace Nature est dépo­sée le 1er juillet 2021 devant une juri­dic­tion envi­ron­ne­men­tale pour trom­pe­rie sur la nature des déchets stockés.

Le pôle envi­ron­ne­ment du par­quet de Stras­bourg a annon­cé mar­di 8 mars 2022 avoir sai­si l’Office cen­tral de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la san­té publique (Oclaesp) https://destocamine.fr/loclaesp-commence-linventaire-des-42–000-tonnes-de-dechets/

https://destocamine.fr/loclaesp-commence-linventaire-des-42–000-tonnes-de-dechets/ dans le cadre de l’enquête pénale en cours sur la nature des déchets enfouis. Il s’agit d’un ser­vice de police judi­ciaire de la gen­dar­me­rie natio­nale spé­cia­li­sé dans les atteintes à l’environnement et à la san­té publique.