L’Alterpresse68 publie volontiers une réaction du Club Perspectives Alsaciennes car elle reflète un avis fortement partagés par les Alsaciens. On peut pourtant estimer qu’il y a d’autres moyens de défendre l’identité alsacienne que de ressortir l’idée du « conseil unique » que les Alsaciens ont doublement rejeté lors d’un référendum: d’aborde en s’abstenant massivement, d’autre part faisant triompher le « non » lors de la consultation.

L’a­vis du CPA, Club Pers­pec­tives Alsaciennes

Selon les DNA de ce jour, la nou­velle édi­tion du manuel sco­laire d’his­toire-géo­gra­phie de Hachette fait dis­pa­raître l’Al­sace des cartes.
La carte des nou­velles régions admi­nis­tra­tives ne fait désor­mais plus men­tion de l’Al­sace, ce qui était pré­vi­sible. Mais l’Al­sace dis­pa­raît éga­le­ment de la carte des reliefs du pays, qui men­tionne pour­tant encore les Vosges et la Lorraine.

A long terme, cette ten­dance est dan­ge­reuse. Déjà aujourd’­hui, les jeunes qui sortent du lycée ont une très mau­vaise connais­sance de la géo­gra­phie et de l’his­toire de l’Al­sace, c’est à dire sa dimen­sion rhé­nane, au contact direct de l’Al­le­magne et de la Suisse. De nom­breux jeunes alsa­ciens ne savent même pas ce que signi­fie le terme  »Pays de Bade », leur connais­sance du voi­si­nage de l’Al­sace se limi­tant sou­vent à Euro­pa­park. Ceci est la consé­quence de l’i­na­dé­qua­tion totale des pro­grammes sco­laires pour l’Alsace.

L’ef­fa­ce­ment de l’Al­sace des pro­grammes sco­laires résonne avec d’autres mesures prises par la région Grand Est. Depuis le 1er jan­vier 2017, les plaques d’im­ma­tri­cu­la­tion sont estam­pillées Grand Est, les annonces dans les trains TER ont sub­sti­tué le terme Alsace par Grand Est. Les exemples de ce rem­pla­ce­ment sont déjà nombreux.

A long terme, l’ef­fa­ce­ment de l’Al­sace pro­gram­mée par le Grand Est est dan­ge­reux. Contrai­re­ment à ceux qui disaient qu’il s’a­gis­sait d’une réforme pure­ment admi­nis­tra­tive, qui ne chan­ge­rait rien à l’i­den­ti­té et au quo­ti­dien des gens, il s’a­git bien d’une ten­ta­tive d’im­po­ser une nou­velle iden­ti­té. Pour 2017, le Grand Est sou­haite  »don­ner corps à une poli­tique mémo­rielle qui puisse s’appliquer sur l’ensemble du ter­ri­toire régio­nal », à tra­vers un Comi­té d’His­toire Régio­nale du Grand Est (rap­port 16SP-3225 de la Com­mis­sion Culture du Grand Est).

En créant de toute pièce une his­toire régio­nale Grand Est, c’est bien une nou­velle iden­ti­té Gran­dEs­tienne qu’on ten­te­ra de nous imposer.
En effa­çant l’Al­sace par­tout où c’est pos­sible, petit à petit, le Grand Est affai­bli­ra l’i­den­ti­té alsa­cienne, pour la sub­sti­tuer par une iden­ti­té fac­tice impo­sée d’en haut.

Nous refu­sons cette ten­ta­tive d’u­sur­pa­tion d’i­den­ti­té. Face à ce dan­ger, nous consi­dé­rons que l’a­ve­nir de l’Al­sace passe obli­ga­toi­re­ment par une sor­tie du Grand Est. C’est éga­le­ment une condi­tion néces­saire à tout pro­jet ambi­tieux pour la nou­velle col­lec­ti­vi­té ter­ri­to­riale envi­sa­gée par les conseils dépar­te­men­taux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.