C’é­tait le 30 jan­vier der­nier, lors de la mani­fes­ta­tion contre la logique d’A­ma­zon (et son monde), tenue à Ensi­sheim, dont la muni­ci­pa­li­té sou­hai­tait (et sou­haite sans doute encore) l’implantation. Quelques repré­sen­tants asso­cia­tifs prennent la parole devant la mai­rie du village. 

Pas­cal Lacombe, porte-parole du col­lec­tif Le chau­dron des alter­na­tives, revi­site au micro, un brin moqueur, la notice bio­gra­phique du super-cumu­lard Michel Habig, ci-devant maire, ancien conseiller dépar­te­men­tal, ancien dépu­té, pré­sident d’une ribam­belle de syn­di­cats pro­fes­sion­nels, de la chambre d’a­gri­cul­ture du Haut-Rhin, ou encore admi­nis­tra­teur d’entreprise… 

Mais tout cela s’est enfuit dans les cou­loirs du temps per­du. L’exem­pla­ri­té est enfin de mise, et même clai­ron­née, à en croire le sym­pa­thique article (payant) que lui consacre les Der­nières Nou­velles d’Al­sace du 9 février.

La muni­ci­pa­li­té a en effet déci­dé de ver­dir ses prio­ri­tés : elle vient de s’engager dans l’élaboration d’un plan de tran­si­tion éco­lo­gique et soli­daire (PTES) au tra­vers d’une démarche par­ti­ci­pa­tive asso­ciant les habitants. 

Et Mon­sieur le Maire semble déci­der à prendre le tau­reau par les cornes. Il le déclare d’ailleurs en véri­table zadiste de la cause éco­lo­gique à son audi­toire médu­sé : « J’at­tends des choses » [de la part du conseil par­ti­ci­pa­tif sur les mobi­li­tés et les transports] !

Par Tou­ta­tis, quel souffle, quel entrain, quelle déter­mi­na­tion ! A‑t-on jamais vu pre­mier magis­trat aus­si réso­lu à défaire et occire l’hydre capi­ta­lo-pro­duc­ti­viste, cet aveugle dis­pen­sa­teur indus­triel de gaz car­bo­nique et de monoxydes d’azote ?

Bien évi­dem­ment, l’a­mé­lio­ra­tion du bilan car­bone à Ensi­sheim néces­site quelques règles pru­den­tielles du meilleur aloi. Dont la prin­ci­pale est d’y aller mol­to pia­no.

Gilles Fischer, conseiller muni­ci­pal en charge de l’a­ni­ma­tion du pro­jet et Jean-Pierre Bruyère, conseiller muni­ci­pal à la com­mu­ni­ca­tion et à la citoyen­ne­té, veille­ront au grain. 

Au pro­gramme : mobi­li­tés et trans­ports, sobrié­té éner­gé­tique, pistes cyclables, et (sur­tout ?) adap­ta­tion du fleu­ris­se­ment au chan­ge­ment climatique !

Et que les zélotes du mal­thu­sia­nisme fis­cal ins­tal­lés dans la bour­gade se ras­surent : tout y sera mené « avec les moyens qui sont les nôtres et avec les contraintes exis­tantes », c’est dire. 

Et nos élus de pré­ci­ser pour notre plus grand sou­la­ge­ment : « tous ces pro­jets pren­dront du temps, nous par­tons sur 3 ans pour ce pre­mier conseil [par­ti­ci­pa­tif], mais glo­ba­le­ment on s’ins­crit sur un pro­jet à 20 ou 30 ans pour Ensi­sheim ».

On en reste verts d’incrédulité…

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