La petit synthèse publiée ci-dessous n’est qu’un instantané subjectif et décalé, destiné à rendre compte de quelques sujets significatifs, voire anecdotiques, ayant eu lieu au sein du dernier conseil municipal tenu à Mulhouse le 17 juin 2021.
Premier élément qui saute aux yeux lors de ce conseil de juin 2021 : le nombre des déserteurs. Plus d’une dizaine d’élus manquaient en effet à l’appel. Essentiellement des candidats aux départementales ou aux régionales, à commencer par Jean Rottner.
Ces candidats sortants avaient donc résolus de veiller d’abord à prolonger leur situation de rente élective plutôt que de celles des mulhousiens qu’ils représentent cependant.
Franck Horter était quant à lui absent pour des raisons techniques que l’on imagine sans rapport aucun avec les conséquences de la publication d’un nouveau rapport accablant sur la gestion du Mulhouse Olympic natation, dont il n’est que président…
Pour le reste, chacun joua sa partition avec plus ou moins d’inspiration :
La maitresse de cérémonie, accessoirement maire de Mulhouse, tint seule la salle de classe, par moment le regard un peu perdu, mais munie de sa réglette habituelle, et d’une certaine componction (tandis que le Premier Satrape du Grand Est Rottner était de sortie), en distribuant la parole, lisant quelques déclarations de ci, de là, tançant l’un ou l’autre quand la discipline fut au relâchement, dont celle de la conseillère RN Riss, laquelle mima alors un geste d’acquiescement infantile après un rappel à l’ordre. Les grands enfants autoritaires sont terribles.
Lors d’un point sur le renouvellement d’un parc de véhicule, après la question posée par Jean-Yves Causer (« Mulhouse cause commune ») sur les moyens d’en diminuer les usages, on apprit d’ailleurs que Mme Lutz n’avait qu’accessoirement besoin d’un chauffeur, et qu’elle se montrait disposée à déposer personnellement tout élu en besoin de transport !
La président du groupe majoritaire, Alain Couchot, se distingua par son ordinaire arrogance débonnaire, décelable même sous son masque, soulignant avec délice les effets de tribune de l’opposition, rappelant le règlement intérieur, etc.
Un responsable politique qui tient toujours davantage d’un M. Dubon, dit le « Bouillon », ce personnage de surveillant général (ou Surgé) dans « Le Petit Nicolas », de René Goscinny.
Le Petit Nicolas précise qu’on « l’appelle comme ça parce qu’il dit tout le temps : regardez-moi bien dans les yeux. ». « Et dans le bouillon y a des yeux », comme chacun sait, sauf M. Couchot, qui ne doit pas être programmé pour saisir les jeux de mots contraires au règlement.
Les échanges de parole furent par moment surréels :
Loïc Minéry (groupe « Mulhouse Cause commune ») rendait hommage à Sylvie Gensbeitel, conseillère communautaire et élue de Kingersheim, responsable de l’école de la deuxième chance à Mulhouse, évoquant par ailleurs les crises sociales environnementales et démocratiques, les épreuves traversées par Mulhouse « placée dans l’œil du cyclone ». Donc au calme ?
Il y évoquait encore les chaleurs précoces, la situation sanitaire « dramatique », puis prend à partie ses collègues en leur demandant la nature du moyen de transport utilisé pour se rendre jusqu’au Parc expo où se tient le conseil municipal, et si le covoiturage était la norme de vigueur dans la majorité. Provoquant une indignation aussi feinte que ridicule.
Antoine Ehret (groupe « M Mulhouse »), en énarque matois, souligne presque par antiphrase le plaisir de se retrouver en « présentiel » et en même temps se désole de la séance marathon qui se prépare grâce (ou à cause) de l’engagement du groupe « Mulhouse cause commune », lequel a soumis des voeux et interventions en plusieurs domaines. C’est que, rapelle-t-il, combien grande est l’indifférence du citoyen pour la gestion de sa ville. Il n’a sans doute pas eu la force de sourcer son propos.
Une manière, quoi qu’il en soit, de rappeler à ses collègues de gauche combien leur engagement et le sérieux mis à la participation et à la délibération des projets municipaux serait à reconsidérer ?
Suivront les considérations météorologiques de Bernard Pauvert (non-inscrit), qui, dans élan trumpiste affirmant en plein hiver glacial aux Amériques, que « l’on a besoin du changement climatique », se félicite des grandes chaleurs, alors dit-il, qu’il faisait 8 degrés et qu’il y avait de la brume le mois dernier !
Sa question sur les modalités de la fête de la musique lui vaudra une réponse de la maire indiquant que les jauges seront respectées conformément aux exigences préfectorales, tandis que Anne-Catherine Goetz, adjointe déléguée à la culture, souhaite respecter un couvre-feu à 22h30… qui ne sera plus de mise la veille de la manifestation !
Contactée par nos soins, la mairie avance que la tenue de la fête dépendra de la bonne volonté du Préfet, et que la décision de la prolonger au-delà de 22h30 relèvera également de sa décision.
La préfecture pourrait-elle donc discrétionnairement ne pas appliquer une directive nationale, derrière laquelle la mairie se retrancherait, ou plutôt se défausserait ?
La vérité est peut-être à chercher du côté des programmateurs, qui n’ont pas souhaité réviser leur organisation quand les pouvoirs publics annoncent la fin du couvre-feu par anticipation.
Ce faisant, la mairie ment délibérément aux administrés mulhousiens, en leur laissant croire qu’un couvre-feu est encore de mise, et que la préfecture aurait droit d’octroi sur la tenue et la prolongation des festivités.
Quant au point sur les associations de lutte contre l’exclusion, il firent l’objet d’un hommage appuyé dans un texte lu sur son écran par l’adjointe Marie Corneille.
On y apprenait notamment que Le Secours Populaire, connait un pic d’activité de + 47%, notamment du fait de l’arrivée d’un « nouveau » public, celui des étudiants…
La deuxième tranche de subvention qui lui est allouée a été fixée à 5000 euros, quand la structure aurait eu besoin de 8000 euros pour faire face aux besoins les plus urgents. Mais un réexamen sera effectué à la demande du conseiller Jason Fleck (« Mulhouse cause commune »).
D’autres délibérations d’intérêt ont été voté à la quasi-unanimité, comme les nouvelles modalités de relocation d’habitats dégradés et non pris en charge par des propriétaires, notamment un « permis de louer », en partenariat conventionnel avec la CAF, et un programme de concertation et d’intervention du quartier Fonderie.
A la condition toutefois que les attendus de cette concertation soit explicités auprès des habitants et réellement soucieux d’enregistrer leurs besoins, ainsi que le demandait Maëlle PAUGAM, toujours du groupe « Mulhouse cause commune ».
Enfin, un point sur le carnaval mulhousien qui fait pâle figure ces dernières années du fait d’aléas multiples, puisqu’il ne serait, selon la municipalité, pas « covid compatible ». Même s’il a lieu intégralement en extérieur ?
Enfin, un voeu présenté par le groupe « Mulhouse cause commune » était en faveur d’une sauvegarde du service public de l’énergie, alors que s’annonce le projet de restructuration d’EDF rebaptisé « Grand EDF », lequel scindera le groupe en plusieurs entités afin de l’ouvrir à l’actionnariat privé, laissant craindre une diminution des investissements sur les réseaux, une dégradation de la qualité de la desserte électrique pour les usagers, des inégalités territoriales, et un impact négatif sur des bassins d’emploi visés par ces modifications.
Alain Couchot prétextant une absence de compromis possible, et un texte « trop clivant » à ses yeux, reposant sur un présupposé idéologique selon lequel le groupe de gauche incarnerait les « gentils » tandis que la majorité municipale serait « la méchante », a rejeté le vœu du groupe MCC.
Le petit doigt sur la couture d’un pantalon tristement clownesque, les élus majoritaires ont effectivement prouvé qu’ils pouvaient autoréaliser ce dont parlait M. Couchot : être au moins aussi bêtes que méchants.
L’ensemble des interventions du groupe Mulhouse cause commune se trouve détaillé ci-dessous :