Concours de dérobade de la part du personnel politique départemental et régional. Plutôt que de répondre au collectif du 26 septembre (C26S), qui les a interpellé au sujet des ammonitrates stockés à la coopérative agricole d’Ottmarsheim (CAC), et ne cesse de réclamer depusi des mois une étude de danger à leur sujet, ainsi que la réglementation en vigueur devrait l’en permettre, le premier adjoint de Mulhouse et président du Grand Est Jean Rottner, le député du Haut-Rhin Olivier Becht, et la ministre candidate à la Communauté Européenne d’Alsace/Grand Est Brigitte Klinkert, ont préféré actionner leur mode autruche, en cette période électoralement inflammable.
Voici le détail de l’interpellation soumise par le collectif du 26 septembre ce 11 juin 2021 aux trois responsables politiques :
Toujours est-il que c’est de la part du Préfet du Haut-Rhin que le collectif aura reçu une réponse à la célérité surprenante, puisque parvenue le 15 juin 2021, qui semble tout droit émaner du Soviet de pataphysique macronienne.
Vous l’apprécierez dans son entier ci-dessous. Et y découvrirez que le représentant de l’Etat dans le département juge « extrêmement improbable l’explosion d’une case de stockage » à la CAC d’Otmmarsheim.
Les normes de fabrication garantiraient, selon lui, « la non détonabilité » de ces produits, dont l’explosion est jugée « extrêmement improbable ».
On peut donc affirmer, en toute logique, et si les mots ont encore un sens, que le risque d’explosion est donc non nul, puisque le produit n’explose pas, tout en ayant peu de chance d’exploser. Vous suivez ?
Le tout, pour les pouvoirs publics, est apparemment d’éviter à tout prix de savoir jusqu’à quel point la substance pourrait ne pas exploser.
Au sein du comité, on s’interroge par ailleurs sur l’origine de la missive préfectorale. Les trois destinataires se sont-ils délestés de quelque réaction que ce soit sur le compte du ministère de la Transition écologique, lequel, façon billard, aurait contraint la préfecture à se fendre d’une réponse, aussi absurde soit-elle ?
Ou bien est-ce le fait d’une intervention du Bureau d’étude et d’analyse, créé récemment au sein du ministère de la Transition écologique, et qui suivrait de près le dossier des ammonitrates, provoquant la même réponse préfectorale ?
Quand à la DREAL dont la vocation serait de répondre à la demande du collectif, elle est mise en copie par le courrier préfectoral, pour le cas où il lui viendrait des bouffées d’autonomie en matière de réponse à d’éventuelles sollicitations citoyennes à ce sujet.
Quoi qu’il en soit, devant la démission générale des élus locaux, du ministère et des autorités administratives, devant les risques encourus par tout un bassin de population, le collectif a décidé de mettre en œuvre sa propre étude de dangers…
A suivre, donc.
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